Des milliers de poissons morts échoués sur des centaines de mètres de plage dans les Landes

Mardi dernier, des centaines de poissons morts gisaient sur le sable entre Messanges et Vieux-Boucau sur le littoral landais. Ce sont des surfers qui ont alerté la Sepanso. L'association de protection de la nature a saisi la préfecture. Elle soupçonne une surpêche.

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"Toute la plage était couverte de petits poissons avec la bouche grande ouverte comme s'ils criaient. Il y en avait environ 2000 sur 4 kilomètres de plage, jusqu'à Vieux-Boucau" raconte Karine Warkentin.

Cette allemande vient se promener chaque jour sur cette plage de Messanges avec ses trois chiens. 

"Je viens ici depuis 30 ans pendant trois mois et je n'ai jamais vu quelque chose comme ça. J'étais vraiment choquée".
 

C'est en effet peu courant de trouver une telle quantité de poissons rejetés au même endroit.
 

"C'est la première fois qu'on est confronté à cette problématique" avoue Georges Cingal, le président de la Sepanso des Landes. "C'est affolant". 
 

La Sépanso désemparée



L'association de défense de l'environnement a envoyé un courrier à la préfecture pour qu'une enquête soit dilligentée.

"Nous n'avons pas nous-même les moyens d'investiguer" explique t-il, soupçonnant malgré tout des pêcheurs peu scrupuleux.

"Quand on regarde les poissons on voit qu'ils sont nettement comprimés. Ca veut dire qu'ils sont morts par asphyxie au fond d'un chalut", un filet traîné par un chalutier.

"Vu les quantités ça ne peut être qu'un gros chalutier" avance t-il. "Les pêcheurs rejettent parfois les poissons qui n'ont pas assez de valeur marchande. C'est une pratique autorisée par l'Union Européenne mais elle est très réglementée".

Aujourd'hui, trois jours après cette triste découverte, on ne trouve plus aucun poisson mort sur la plage.

"On est complètement désemparé à la Sépanso" avoue le président de l'association. Est-ce une surpêche légale, un chalutier qui s'est illégalement approché trop près des côtes, une pollution ? "On s'interroge beaucoup et les questions restent en suspens".
 

Pas encore de réponse de la part des autorités


La préfecture assure n'avoir reçu le courrier de la Sepanso que mercredi dans l'après-midi et n'avoir pas été informée auparavant de cette situation.

"Il faut laisser un peu de temps aux services de l'Etat pour étudier le sujet" explique le service communication, seul habilité à répondre pour l'instant.

"Nous n'avons pas encore pu enquêter mais la Direction Départementale des Territoires et de la Mer a été saisie. Elle apportera une réponse au moment voulu" assure la préfecture.

La Sepanso, dans l'attente des résultats de l'enquête, dit ne plus jamais vouloir revoir ça. "L'erreur est humaine si erreur il y a eu mais il faut éviter de la reproduire" prévient Georges Cingal.
 

Rejets de poissons : une nouvelle règlementation 


Les pêcheurs n'ont plus le droit de rejeter les poissons indésirables sauf exceptions.

Ils ont une "obligation de débarquement" généralisée depuis janvier 2019 selon une règlementation instaurée par l'Union Européenne.

Cette obligation doit permettre de changer les pratiques et mettre fin à un immense gâchis.

Il était en effet courant de ne conserver que les poissons à forte valeur marchande. Les autres,  abîmés, trop petits, d'espèce protégée ou de trop faible valeur, étaient rejetés avec une très faible chance de survie.

Dans le reportage qui suit nos reporters se sont rendus sur la plage de Messanges :
 
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