D'ici le 1er janvier 2019, la Commission européenne oblige les pêcheurs à débarquer les prises accidentelles. Comprenons, les pêcheurs ne pourront plus rejeter à la mer les poissons indésirables.
Le 1er janvier 2019, l'obligation de débarquement des prises accidentelles des pêcheurs entre en vigueur. Cette décision fait suite au conseil des ministres fixant les quotas de pêche pour 2019 en Atlantique et mer du Nord. Elle a été rendue publique le 18 décembre.
Cette mesure impose aux pêcheurs de ne plus relâcher à l'eau les poissons indésirables, comme le merlan, les soles sous taille... L'Union européenne estime que les poissons ainsi rejetés à la mer n'ont que très peu de chances de survie et méritent d'être revaloriser.
"Une usine à gaz"
Problème : aucune structure n'existe actuellement pour prendre ces poissons en charge. Les zones de débarquement des ports doivent être aménagées et de nouvelles zones de stockage doivent être trouvées.
"On nous impose une véritable usine à gaz", regrette Dimitri Rogoff, président du Comité régional des pêches maritimes de Normandie. Il estime que pour le Port en Besson, cela concernerait 800 tonne de poisson à gérer à l'année.
Quota 2019
Pour 2019, 59 stocks seront gérés au Rendement maximum durable (RMD), quatre de plus que l'année précédente. Les quotas sont en hausse pour le merlu (+23% à 52.118 tonnes dans le golfe de Gascogne, +28% en zone nord), l'églefin (+20% à 8.329 tonnes de la mer d'Irlande à Manche-Est et dans le golfe de Gascogne) ou encore les chinchards et certains stocks de langoustine.
Ils sont réduits pour le cabillaud (- 48%) et la sole (-20%).
Dans la continuité des mesures inédites prises en 2018, l'UE a renforcé la protection des anguilles en étendant les fermetures obligatoires déjà décidées aux zones de pêche récréative et aux zones de pêche de civelles.
Sur le bar, la pêche commerciale va rester interdite à quelques exceptions, "pour prendre en compte les développements positifs apparus dans les avis scientifiques", avec des quotas par type de navire. La pêche de loisir reste limitée à un poisson par jour pendant 7 mois de l'année (contre toute l'année précédemment).
Des ONG déçues
Cela n'empêche pas une surexploitation des stocks. Une enquête de l'UFC-Que Choisir révélait le 17 décembre que : « 86% des poissons vendus dans la grande distribution sont pêchés selon des méthodes non durables ou dans des stocks surexploités ».
Les ONG ont une nouvelle fois dénoncé des décisions trop éloignées des objectifs de gestion durable de 2020, à l'issue de la réunion. "Après des années de report, des réductions spectaculaires vont être nécessaires pour respecter l'échéance et les ministres se dirige vers le bord de la falaise s'ils s'en tiennent à la législation l'an prochain", a mis en garde Andrea Ripol, de Seas At Risk.