Quatre jours et trois nuits d’épreuves physiques et mentales pour développer ses capacités de manageur et apprendre à créer un esprit de groupe en situation dégradée. C'est le "smart challenge" que propose, gratuitement, l'armée de l'Air à la BA 118 de Mont-de-Marsan dans les Landes.
Ils sont chefs d'entreprise, dirigeants d'établissement public, cadres. 20 candidats sélectionnés par l'Armée de l'Air pour participer à un stage de management. Un stage "à la dure" façon militaire.
Ils commencent leur deuxième jour en entonnant la marseillaise, sous la pluie et dans le froid. C'est le petit matin, ils ont les traits tirés, ils n'ont pas dormi de la nuit. Dans le groupe, quelques femmes soumises au même régime :
Et le passage à la salle de bain pour un brin de toilette n'est pas au programme. Une autre challenger se fait une raison."On a marché pendant neuf heures et demi. On ne sent pas la fatigue. C'est d'être trempé qui est le plus difficile.
"Quand je suis arrivée ce matin, je croyais que j'allais prendre une douche, me changer, me mettre au sec. Et non, on a tout de suite attaqué"
Exercice de survie, progression en zone hostile, les challengers enchaînent les épreuves. Comme, par exemple, sortir d'un labyrinthe enfumé dans le noir ou conduire à l'aveugle guidé par des collègues qu'ils ne connaissaient pas vingt-quatre heures plus tôt. Le conducteur doit s'appuyer sur le groupe comme le constate avec humour un candidat:
J'ai toute une équipe dans la voiture. Sans eux, je n'arriverai nulle part. Dans l'arbre peut-être ?
L'armée plonge ces civils en immersion dans un monde inconnu pour les inciter à dépasser leurs limites explique le Colonel Franck Mollard.
Ils viennent chercher des clés de compréhension, savoir comment les militaires commandent (les civils disent souvent managent) quand les conditions dégénérent, comment nos valeurs nous permettent de maintenir la cohésion d'un groupe face à une situation fortement dégradée.
C'est la deuxième année que la Base Aérienne de Mont-de-Marsan propose ce challenge, gratuitement. L'Armée peut compter sur ces ambassadeurs de première valeur.