La fièvre catarrhale ovine est de retour après plusieurs années d’absence dans les Landes. Une épidémie virulente qui inquiète les éleveurs ovins puisqu'elle entraîne mortalité et avortement chez les animaux infectés. Certains éleveurs pourraient perdre une grande partie de leur chiffre d’affaires.
Une partie de ses brebis sont sur la voie de la guérison. Les quelques 200 bêtes d'Audrey Nogues à Mouscardès dans les Landes se remettent peu à peu après avoir été infectées par la fièvre catarrhale ovine. Mais toutes n'ont pas survécu.
"Ce matin, j'ai eu la surprise de trouver une brebis morte. Elle a été lourdement atteinte le mois dernier", se rappelle l'éleveuse.
Les symptômes se manifestent notamment par des sabots douloureux, le mufle infecté ou encore des ulcérations de la bouche. Il y a un mois, la maladie a infecté tout le cheptel de l'éleveuse. 90 % des brebis malades perdent leur agneau en cours de grossesse, autre conséquence de la fièvre catarrhale ovine.
"Au mois de novembre, il devait y avoir 200 agneaux qui allaient naître sur cette période pour faire des agneaux de Pâques", relate Audrey Noves.
Un grand manque à gagner pour cette éleveuse :
Le chiffre d'affaires est pour moi inexistant.
Audrey NoguèsEleveuse de brebis dans les Landes
Les Landes connaissent une épidémie sans précédent. Une quinzaine de foyers se sont développés, soit presque autant que le nombre d'élevages du département.
On n'a pas vu arriver quelque chose d'aussi virulent. Il y a eu un effet de surprise, je pense, chez tous les éleveurs, qui maintenant en paient les conséquences.
Julien PérèsPrésident du syndicat ovin et caprin dans les Landes
Demande d'une cellule de crise à la préfecture
Une suspicion plane aussi sur le troupeau de Julien Pérès, éleveur et président du syndicat ovin et caprin dans les Landes. Comme lui, peu d'éleveurs ont pu vacciner en amont. Les doses manquent et coûtent cher pour ces petits agriculteurs.
"Faute d'avoir pu avoir accéder au vaccin, les pertes économiques que nous allons subir vont être tellement importantes qu'il faut nous aider, absolument nous aider ! " lance, alarmé, le président du syndicat qui redoute de plus lourdes conséquences pour la filière. "J'ai peur que l'élevage ovin et caprin ne soit réduit à néant. J'ai peur qu'après cette épidémie, beaucoup de monde ne reparte pas."
Réunis en collectif, les éleveurs landais demandent l'ouverture d'une cellule de crise à la préfecture.