Au sommet de l'élevage de Cournon (Puy-de-Dôme), la ministre de l'Agriculture Annie Genevard et le Premier ministre Michel Barnier ont annoncé 75 millions d’euros contre la fièvre catarrhale ovine, et une généralisation de la gratuité de la vaccination contre le sérotype 3. Des mesures jugées tardives et pas forcement adaptées en Haute-Vienne.
Toutes les brebis de cette bergerie de La Bazeuge, au nord de la Haute-Vienne, ont été vaccinées il y a 10 jours contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3. À cette campagne de vaccination totalement prise en charge par l’État, s'ajoute une enveloppe de 75 millions d’euros pour soutenir les éleveurs victimes du sérotype 3. Une mesure annoncée vendredi 3 octobre au Sommet de l'élevage de Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme) par le Premier ministre Michel Barnier.
"Ça arrive trop tard"
En Haute-Vienne, la généralisation annoncée sur l’ensemble du territoire français laisse surtout apparaître quelques regrets. "Ça arrive trop tard, déplore Bertrand Venteau, le président de la chambre d'agriculture de Haute-Vienne. Aujourd'hui, c'est la période de lutte chez les ovins [la période où l'on fait se reproduire brebis et béliers, NDLR] et on ne vaccine pas à cette période. Il y a un effort qui a été fait, mais c'est trop tardif."
On regrette la non-anticipation de l'État, mais aussi des groupements de défense sanitaire, face à la vaccination. On savait depuis l'automne que ça couvait. On ne vaccine pas quand la merde est là (sic), on vaccine en amont !
Bertrand Venteauprésident de la chambre d'agriculture de Haute-Vienne
Et le sérotype 8 ?
Le manque d’anticipation est ce qui inquiète ces éleveurs d’ovins de Haute-Vienne. Car si l’État garantit la gratuité de la vaccination contre le sérotype 3 de cette fièvre catarrhale ovine, rien n’est annoncé au sujet du sérotype 8 et de son variant. Et cette version du virus est majoritaire dans les élevages du département.
"On est impacté par le 8 dans le département, et malheureusement le sérotype 3 avance aussi. Du fait d'avoir eu les vaccins suffisamment tôt, on peut espérer avoir une protection suffisante pour le 3. Mais pour le 8, on n'a aucune réponse possible. On n'a aucun vaccin disponible et pas beaucoup d'écoute au niveau du gouvernement pour le moment." L'annonce gouvernementale ne répond donc qu’en partie aux difficultés auxquels sont confrontés les éleveurs haut-viennois.