On vous explique pourquoi des canards restent en plein air malgré le risque de grippe aviaire

Alors que le niveau de risque sanitaire reste élevé dans le Sud-Ouest, le ministre de l'Agriculture a décidé de mettre en place une expérimentation dans une centaine d'exploitations, leur permettant d'alléger certaines règles sanitaires comme la claustration obligatoire. Au Pays basque, les éleveurs y sont favorables.

C'est une demande forte chez ces éleveurs du Pays basque. Ils l'ont fait savoir plus d'une fois au plus fort des crises de la grippe aviaire. Le ministre de l'agriculture a autorisé 130 exploitations en France à élever des palmipèdes en extérieur, malgré la grippe aviaire, tant que ceux-ci restent sur le même site jusqu'à leur transformation. Le fruit d'une rencontre avec des syndicats agricoles : ELB, syndicat du Pays basque, mais aussi le Modef et la Confédération paysanne. 
Depuis le mois de décembre 2023, le niveau de risque de contamination à l'influenza aviaire reste élevé.

Dans cette ferme de Lohitzun-Oyhercq, dans les Pyrénées-Atlantiques, les éleveurs de canards semblent soulagés. "Le ministre entend ce que l'on dit. Il nous considère comme un modèle à part", précise Julen Perez, du syndicat ELB (syndicat de défense des paysans du Pays basque). 

Auprès du ministre, les éleveurs ont pu défendre leur mode d'élevage, c'est-à-dire des petites structures autarciques. C'est l'essence même de leur exploitation : produire des volailles de plein air.
On l'appelle ici "la production fermière plein air", un système "qui existe depuis toujours".

L'occasion de montrer au ministre les spécificités de leur modèle d'élevage, mais également de rappeler que la claustration des volailles a aussi "une incidence sur les animaux et la qualité des produits à la sortie".

Lueur d'espoir chez les petits producteurs

Au Pays basque, 18 fermes font partie de ce dispositif expérimental qui commencera dans quelques jours. Malgré le contexte difficile, c'est une bonne nouvelle. D'après le syndicat, ils se sentent confortés dans leur savoir-faire. "L'expérimentation, c'est justement faire venir des techniciens pour analyser nos pratiques d'élevage pour se rendre compte que, finalement, nos techniques d'élevage, même en plein air, n'augmentent pas le risque sanitaire de diffusion de l'influenza aviaire". Ils estiment que c'est le fait de déplacer des volailles en cours d'élevage qui représente le principal risque de diffusion de la grippe aviaire.

⇒ REPORTAGE : les réactions de ces éleveurs recueillies par France 3 Euskal Herri

durée de la vidéo : 00h01mn30s
Le ministre de l'agriculture a décidé de mettre en place une expérimentation dans une centaine d'exploitations, leur permettant d'alléger certaines règles sanitaires comme la claustration obligatoire. Dans le Pays basque, les éleveurs y sont favorables. ©France télévisions

Cette concertation et cette expérimentation redonnent espoir aux petits producteurs de la filière. Ces agriculteurs ne veulent plus voir se reproduire ces protocoles d'abattages réglementaires et systématiques des canards. Selon Patrick Dagorret, du syndicat basque, il y a "urgence". 

On perd beaucoup de paysans à cause de cette réglementation. Cela décourage beaucoup.

Patrick Dagorret

Syndicat ELB

L'expérimentation prendra fin au printemps 2025. L'enjeu pour ces élevages, c'est de démontrer que  leur mode de production ne contribue pas à propager une éventuelle propagation de la grippe aviaire. Avec à l'appui cette démonstration scientifique, ils comptent sur le ministère pour ainsi contribuer, à l'avenir, à "protéger la production fermière de plein air".

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