"Personne n'en vit, ça doit rester une passion !" La tradition de la course landaise menacée par l'Urssaf

La saison 2024 de course landaise débute ce dimanche 25 février 2024 à Horsarrieu. Pourtant, à moins d’une semaine de la course, les écarteurs et sauteurs n’ont toujours pas renouvelé leur licence. Ils militent contre un nouveau régime administratif qui modifie leur statut et qui ne leur convient pas.

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La course landaise, ce sport ancré dans le paysage gascon depuis des années, fait face à une crise d’une ampleur inattendue. La raison : un nouveau régime de déclaration de l’URSSAF qui fait des acteurs du milieu, des salariés. Les sauteurs et écarteurs dénoncent ces changements qu'ils jugent inadaptés.

La course landaise ce n’est vraiment pas un métier, aujourd’hui personne n’en vit, ça doit rester une passion.

Florian Lahitte

écarteur depuis ses 16 ans.

200 licenciés menacés

Considérés comme salariés, les acteurs du milieu se retrouvent donc avec deux emplois, en comptant leur métier de base, ce qui est interdit pour les fonctionnaires par exemple.

Ce nouveau régime provoque aussi des soucis d’assurance. Etant devenus salariés, les sauteurs et écarteurs ne peuvent plus bénéficier de leurs assurances personnelles. "Le fait de devenir salarié rend nos assurances complètement caduques, ce n’est pas normal. Cette passion doit avoir un tas de garanties pour continuer à vivre, pour aider nos familles si le pire nous arrivait" explique Florian. Tous ces changements pourraient contraindre plus de 200 licenciés à arrêter la course landaise

Les organisateurs, qu'ils soient associations, comités, ou mairies, sont aussi touchés. Ils deviennent des employeurs et sont responsables de tout ce qu’il se passe dans un sport qui est par définition dangereux. Ainsi, les blessures survenues dans l’arène sont maintenant considérées comme des accidents de travail.  "Si on doit payer des charges et des assurances pour couvrir la course landaise, on ne sera pas capable de le faire. Financièrement, on ne pourra pas le supporter", déplore le maire de Pomarez, Pascal Cassiau.

Une tradition menacée

Ces conflits inquiètent les habitués qui craignent une disparition de cette tradition. Symbole des fêtes, la course landaise attire chaque année nombre de curieux venus profiter des traditions locales. La discipline ne cesse de prendre de l’ampleur et a même été inscrite en 2020 à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français. Souvent confondue avec la Corrida avec laquelle elle partage de nombreuses similitudes (spectacle bovin dans une arène, tradition du Sud-Ouest), elle se distingue sur de nombreux points. Les plus grandes différences entre les deux disciplines, c’est que lors d’une course landaise, il n’y a pas de mise à mort de la bête. De plus, la course landaise fait jouer des vaches que l’on appelle "coureuses", tandis que la corrida utilise des taureaux.

La course landaise à l'arrêt

L'Association des acteurs de la course landaise est claire :  si le problème n'est pas réglé, aucun acteur n'entrera en piste. La FFCL s'active pour tenter de trouver un compromis

Nous travaillons avec les différents services et administrations pour tenter de trouver le plus vite possible une solution.

Patrice Larrosa

Président de l'Association des acteurs de la course landaise

Malgré la tourmente, le conseil d'administration de la FFCL a décidé de maintenir la première course de la saison à Horsarrieu lors d'une réunion ayant eu lieu lundi 19 février. Les prochaines courses sont quant à elles incertaines et la saison reste menacée.

Un nouveau rendez-vous est prévu ce jeudi 21 février entre le président de la FFCL et la préfète pour avancer sur le dossier et tenter de mettre fin à cette tourmente.

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