"Pourquoi nous, alors que soi-disant, elle nous aimait ?" : la douleur d'une fille au procès de sa mère, jugée pour une triple tentative d'assassinat

Au troisième jour du procès de Marie-France L, 63 ans, jugée pour avoir tenté de tuer ses petits enfants et son compagnon, la fille de l'accusée a témoigné devant la cour d'assises des Landes. Elle a fait part de son tiraillement et de ses questionnements : sa propre mère a reconnu avoir tenté de tuer ses deux petits-enfants, qu'elle semblait chérir plus que tout.

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C'est une véritable épreuve qu'a dû affronter Caroline, ce mardi 2 octobre. Devant la cour d'assises des Landes, la mère d'Hugo et Timéo a témoigné au procès de sa propre mère, poursuivie pour avoir tenté d'assassiner ses deux-petits enfants ainsi que son propre compagnon.
Les jambes croisées, la fille de l'accusée garde son mouchoir à la main. La veille, elle s'était effondrée en larme pendant l'interrogatoire de sa mère.

Une grand-mère qui "voulait tout contrôler"

À la barre, Caroline, qualifie sa mère de "pilier de sa vie". "On n'a jamais manqué de rien", assure-t-elle.  En 2019, elle s'installe en Béarn, pour se rapprocher des Landes et de sa mère. Ses deux garçons, "la prunelle de ses yeux" n'ont que dix mois d'écart. Caroline peut compter sur sa famille pour l'épauler et garder ses deux fils, elle voue une "confiance aveugle" en la grand-mère.  

Certes, Marie-France L, avait une tendance à "vouloir tout contrôler", à se comporter comme si elle était la mère de ses deux pe.tits-fils. Un comportement qui a tendance à dérouter sa fille. "Elle voulait qu'ils ne manquent de rien. C'est plus fort qu'elle, elle leur donnait tout", explique-t-elle. 

Je lui ai dit va voir quelqu'un, tu as un problème.

Caroline

La fille de l'accusée

Impossible, pour autant, de prédire cette nuit du 14 au 15 avril 2021. De comprendre comment Marie L. qui héberge ses petits-enfants ce soir-là, a pu leur administrer des calmants, dissimulés dans leur soupe, avant de mettre le feu à la maison. Les deux garçons, à l'époque âgés de 10 et 11 ans ainsi que le compagnon de Marie-France L., 59 ans, sont sauvés in extremis par les pompiers, mais gravement intoxiqués. 

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Ce soir-là, Caroline s'endort chez elle, le téléphone en mode silencieux. A son réveil, elle découvre 50 appels en absence et se précipite à Habas, chez sa mère. Elle aperçoit les bidons d'essence, et devine que sa mère est impliquée dans le drame. C'est le "coup de massue". "Je ne comprends pas. Pourquoi ? Pourquoi eux ? Pourquoi Hugo et Timéo ?", répète-t-elle.

Pourquoi nous, alors que soi-disant, elle nous aimait ? C'est compliqué à vivre.

Caroline

Fille de l'accusée

Auprès des enquêteurs, et dès l'ouverture du procès, Marie-France L. s'est défendue d'avoir voulu donner la mort à son compagnon et ses petits-enfants, qualifiant son acte de "geste désespéré". Sa fille assure aujourd'hui ne pas savoir eu connaissance de ce mal-être. "On ne pouvait pas percevoir qu'elle allait mal à ce point. Ça ne se voyait pas. Et on est une famille pudique", reconnaît-elle.

À la fin de sa déposition, Marie L. demande l'autorisation de s'adresser à sa fille. "Caroline, je suis désolée. Je te jure que tes enfants, je n'ai jamais voulu les tuer, je te demande pardon", lui lance-t-elle, avant que la mère de Hugo et Timéo ne quitte la salle en pleurs. 

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