La mairie de Mimizan souhaite autoriser la construction de logements dans une parcelle de forêt de la commune. Une décision qui suscite l'opposition des défenseurs de l'environnement qui rappellent le caractère remarquable du site.
Que va devenir le parc d'hiver ? La commune de Mimizan, située dans le nord des Landes souhaite depuis longtemps transformer ces 17 hectares de forêt en zone d'aménagement concerté. L'objectif : construire à terme des logements dans le Parc d'hiver.
Problème de logement
Mais le 3 août, le tribunal administratif de Pau a annulé la délibération du Conseil municipal, qui avait classé la zone du parc d'hiver comme zone à urbaniser dans son Plan local d'urbanisme. Le maire DVG la commune, Frédéric Pomarez a décidé de faire appel de cette décision. L'élu rappelle à quel point la situation du logement est urgente sur sa commune.
"Comme beaucoup de communes du littoral, on est confronté à un problème de logement, explique le maire. Les administrés ne viennent plus me voir pour des questions de travail, mais pour des questions de logement. Ils doivent parfois habiter à plus de 20 kilomètres de la commune".
L'idée est également de lutter contre la prolifération des maisons secondaires. "On ne veut plus de volets fermés", poursuit le maire.
On a du foncier communal. On donc les leviers pour faire venir les personnes dont on a besoin sur la commune et privilégier les résidences principales sur Mimizan.
Frédéric Pomarez, maire de Mimizanà France 3 Aquitaine
Un espace à protéger pour les défenseurs de l'environnement
Le projet était déjà défendu par l'ancienne municipalité qui envisageait de créer 340 logements sur la zone. La nouvelle a réduit ses ambitions pour intégrer des exigences environnementales "on veut faire quelque chose de plus modeste et en relation avec le cadre de ce site", assure l'élu.
Mais les opposants au projet ne sont toujours pas convaincus. Et rappellent les arguments du tribunal administratif de Pau : la zone se trouve à proximité d'une zone Natura 2 000, et abrite des espèces protégées.
"Ce projet n'est pas possible. On parle d'un endroit avec des pins, et des chênes remarquables en bordure de courant, s'indigne Jean Dupouy, vice-président de la Sepanso Landes. C'est un espace à protéger".
"On est dans la dune ici"
Le risque d'érosion est également mis en avant. "On est dans la dune ici, rappelle Jean-François Galban expert forestier et membre du collectif du Parc d'hiver, mobilisé sur la défense de la zone. Pendant les tempêtes d'hiver, il y a du sable qui se balade partout. Une fois qu'on enlève la végétation, rien n'est fixé". Pour ce dernier, les arguments de la municipalité sur sa recherche de logements ne tiennent pas.
"Est-ce vraiment une nécessité ?, s'interroge-t--il. Ce projet permet le développement dans une mesure limitée. Le problème se posera à nouveau à l'issue de l'urbanisation de cette zone. On ne peut pas résoudre le problème de cette manière-là."
Pourquoi ne pas imaginer de ralentir ou stopper le développement, puis de chercher des solutions à la périphérie de Mimizan ?
Jean-François Galban, expert forestier et membre du collectif du Parc d'hiverà France 3 Aquitaine
Les opposants l'assurent, ils vont rester particulièrement mobilisés sur le sujet. Leur crainte ultime : que le parc d'hiver ne ressemblent au quartier voisin des Hournails, symbole pour eux, d'une développement immobilier à outrance.