Pro D2 : Le nouveau visage du Stade Montois Rugby

Le président du Stade Montois Rugby, Jean-Robert Cazeaux, a présenté hier le bilan décevant de la saison 2019/2020 et a posé les fondations du prochain exercice. Un plan post COVID 19 qui prévoit baisse du budget, réduction des salaires et un retour aux fondamentaux pour survivre chez les pros.

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Le ton n’était pas à la fête, mais chargé d’espoir. Pendant près de deux heures, Jean-Robert Cazeaux, a présenté l’avenir teinté d’incertitudes du Stade Montois Rugby.

C’est une situation d’échec, car c’est l’année où nous avions la plus grosse masse salariale dans l’histoire du club.
Jean Robert Cazeaux, Président du Stade Montois Rugby

La crise du COVID 19 s’est rajoutée à un bilan décevant de la saison 2019/2020 arrêtée brutalement le 6 mars dernier après une victoire à Rouen. Au final, le SMR pointe à la 10e place du classement de la PRO D2. Les jaune et noir nous ont habitué à mieux : « On pouvait finir mieux. C’est une situation d’échec, car c’est l’année où nous avions la plus grosse masse salariale dans l’histoire du club ».

Un trio maison pour l'avenir

Le président ne s’est pas attardé sur l’éviction du duo d’entraîneurs David Auradou et le Montois David Darricarrère toujours sous contrat. Un fiasco qui explique en grande partie le bilan sportif à oublier, vite. Pour cela, Jean-Robert Cazeaux a dégainé sa botte secrète.

En bon chef d’entreprise, la décision de Cazeaux de couper les têtes s’est faite sans fracas : " Il fallait un changement stratégique à la tête du Stade Montois Rugby. Il faut s’appuyer sur nos valeurs, notre histoire, retrouver le soutien populaire ". À Mont de Marsan, les ressources sont à domicile. Le président a misé sur les hommes forts de la maison jaune et noir. Les fidèles parmi les fidèles : Patrick Milhet, Julien Tastet et Rémi Talès.
 


Indispensable au club depuis 15 ans, Patrick Milhet passe de l’ombre à la lumière. Chargé de la préparation physique des joueurs, il a été le moteur de la performance du club devenu petit au milieu de grosses cylindrées du rugby professionnel.

Le président lui a confié les clés en créant le poste de Manager Général, rôle inédit au Stade Montois. Gendarme pendant 25 ans, Patrick Milhet est un adepte de la rigueur : 

L’équipe, j’en ai la responsabilité. Ce sera un camp avec des règles, la première : le respect.
Patrick Milhet, Manager Général Stade Montois Rugby


Compétent dans de nombreux domaines, Patrick Milhet sera le couteau suisse du staff, chargé du projet sportif dans son ensemble, du médical à l’administratif : " On va tout faire pour mettre nos joueurs dans les meilleures conditions. De nombreux tests médicaux sont prévus dès la semaine prochaine. On va les protéger, mais je serai très exigeant en retour ."

La solution économique montoise: un recrutement jeune et local

Plus question d’un staff déchiré, les clés du terrain sont désormais dans les mains de deux enfants du club. Le président a trouvé les mots pour écourter la carrière de deux piliers de l’équipe et « penser au jeu, rien qu’au jeu ».
 
 

 Il y aura des débats, mais se sera à nous de décider au final.
Julien Tastet, entraîneur principal Stade Montois Rugby
 

"C'est un leader de combat", ce sont les mots du Manager Général pour justifier un choix que beaucoup qualifieront de prématuré.

L’emblématique capitaine Julien Tastet (33 ans), déjà référent auprès des crabos, est nommé entraîneur principal : " Je n’ai pas mis deux jours pour me décider et endosser mon nouveau rôle. On aura un management participatif avec des leaders de jeu. Il y aura des débats, mais se sera à nous de décider au final ». 
 

 

Ça ne s’offre pas à tous les joueurs.
Rémi Talès entraîneur des 3/4 Stade Montois Rugby

Même discours chez Rémi Talès (36 ans) qui ne s’attendait pas à raccrocher les crampons pour entraîner les copains dans son club de cœur : « Ça ne s’offre pas à tous les joueurs ». Avec deux boucliers de Brennus à son actif, le demi-d'ouverture international mesure le poids de la responsabilité.
 

 

De jeunes entraîneurs et de jeunes joueurs, c’est donc le pari du Stade Montois Rugby qui compte bien profiter de son centre de formation, banque de tous les grands clubs des deux championnats. Douze joueurs espoirs vont intégrer le groupe pro : « On n'a pas les moyens de se payer les gros joueurs donc on va attirer les jeunes », c’est la conviction du nouveau trio.

Une baisse du budget de 15% et moins de joueurs 


Des choix poussés par une erreur stratégique l’an passé et un contexte économique inédit qui oblige le rugby professionnel à prendre un tournant. Top 14 et Pro D2, personne n’est épargné. Selon les critères de la DNACG (la Direction Nationale d’Aide et de Contrôle de Gestion), le budget 2020/2021 va baisser de 15 %, entre 5.8 millions et 6 millions d’euros.

 Avec les charges de fonctionnement, ce sont les salaires qui seront le plus impacté. Jean Robert Cazeaux s’explique : " On prévoit un ajustement salarial de 650 000 euros au total. Tout le monde est concerné dans le club : les joueurs, le staff et le personnel administratif. Nous avons aussi fait le choix de passer de 32 joueurs professionnels à 27, peut-être 28 ». Le Stade Montois ne s’interdit pas une belle opportunité après le dégraissage obligatoire en Top 14. 
 
 

La peur du stade vide et de la fuite des partenaires

Reste de grandes inconnues. La première est l’impact de la crise du COVID 19 sur les partenariats qui représente 40% du budget. Le Stade Montois Rugby peut compter sur des entreprises fidèles, mais quelle sera leur contribution ? Le club estime la baisse à 30 %. 

Le huis-clos ne serait pas gérable sans le soutien massif de l’état. La LNR a déposé un plan Marshall.
Jean Robert Cazeaux - président du Stade Montois Rugby

La deuxième inconnue est la billetterie. Qui reviendra au stade Guy et André Boniface en septembre prochain ? Dans quelles conditions ? Les ventes de billets pourraient chuter de 20 %. Les hypothèses ne prennent pas en compte le huis-clos ou une jauge partielle. C’est la grande inquiétude du président « Le huis-clos ne serait pas gérable sans le soutien massif de l’état. La LNR a déposé un plan Marshall. »

En attendant, le nouveau staff et les joueurs vont reprendre le chemin des terrains d’entraînement en plusieurs phases sur le mois de juin avec huit groupes de six joueurs.

Ce n’est pas un nouveau chapitre, mais un nouveau livre qui va commencer dans la Saga du Stade Montois Rugby.
 
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