Même si l'Aquitaine est épargnée cette année, le risque d'inondations est encore bien réel, notamment sous l'effet du réchauffement climatique. Dans les Landes, un dispositif expérimental appelé Mirapi a pour but de repérer les habitations les plus vulnérables et d'aider leurs occupants à mieux se protéger
Ce sont des images gravées dans les mémoires. Décembre 2021- janvier 2022. Une partie des Landes se retrouve les pieds dans l’eau. Les Gaves, ces torrents des Pyrénées ont quitté leur lit. La Midouze et l'Adour débordent. En un mois, le sud du territoire connaît deux crues exceptionnelles, provoquant des dégâts très importants.
Dans le département, les habitants ont l’habitude des inondations. Mais ces dernières années, ces crues se rapprochent dans le temps et sont de plus en plus fréquentes. Cela n’a pas dissuadé Marcel Timpé d’acheter une maison récemment. "Je savais bien que c’était inondable, mais je trouve qu’on est bien ici". L’eau s’est d’ailleurs invitée dans le logement en 2014. " Il y avait de l’eau sur 1,50 m de hauteur, jusqu’aux fenêtres" dit-il en montrant une photo.
Prise en charge à 80 % par l'État
Depuis un an, le dispositif MIRAPI mis en place par l’État à titre expérimental, a pour mission de mieux protéger les biens d’habitation. Il se décompose en deux phases. Tout commence par un diagnostic de vulnérabilité. Les murs sont sondés par un expert. Il traque les fissures dans les murs, vérifie les aérations. Grâce à ses recommandations, Marcel va pouvoir se protéger du mieux possible. L'expertise et les travaux seront financés à 80 % par l'État.
Le dispositif ne peut pas faire de "miracles", comme le précise Étienne Capdevielle, responsable du service des risques fluviaux à l'Institution Adour, mais il permet de limiter les dégâts à l’avenir.
"L’inondation sera toujours là, on ne va pas lutter contre. Par contre, on va faire en sorte que, quand elle survient, les personnes soient moins en danger, que les accès aux secours soient facilités et qu'il y ait un minimum de dégâts dans les maisons".
Les particuliers et les bâtiments publics
En 2018, l'école de Peyrehorade a été entièrement inondée. Le sinistre a provoqué plus de 150 000 euros de dégâts. Des mesures de protection ont depuis été prises et des équipements préconisés. "Lorsque nous sommes alertés par le fait qu’il y a une inondation potentielle en fonction de la hauteur, on vient poser ces batardeaux, chacun munis de joints étanches", détaille Jean-Marc Lescoute, le président de la communauté de communes Pays d'orthe et Arrigans.
Ces barrières provisoires ont montré leur efficacité lors des crues de 2021 et 2022, assure l'élu. " L’idée d’abandonner cet endroit, où il y a l’école maternelle et le centre de loisirs pendant l’été était insupportable. Alors, il fallait trouver une solution et on a trouvé l’idée. Elle est positive et tant mieux ! Cela nous a obligés d’anticiper, de réfléchir".
Pour l'instant, seulement 250 habitations sont inscrites dans le dispositif. Soixante-dix-sept communes des Landes sont pourtant éligibles. Les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 31 mai.