Des associations de défense de l'environnement se mobilisent contre le projet de surf park de la société Wavelandes à Castets. Après un premier projet avorté, elle a revu ses plans proposant des installations plus "vertes". Les travaux pourraient commencer fin 2021 si le financement est bouclé.
Cette gigantesque piscine à vagues va t-elle vraiment voir le jour d'ici 2024 ? Le porteur du projet, Norbert Ducrot, a annoncé un démarrage des travaux à la fin de l'année 2021 pour une ouverture avant les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Mais c'est sous réserve d'avoir réuni les financements nécessaires.
Le processus est en cours. Les permis de construire accordés. "Il y a deux permis de construire "nous confirme la mairie de Castets où le parc serait implanté, "sur deux périmètres différents. L'un pour les bassins et l'autre pour les hébergements, magasins et activités".
Aucune nouvelle en revanche sur une date précise de démarrage des travaux. "Nous sommes dans l'attente" indique la municipalité.
Wavelandes n'a pas encore répondu à nos demandes d'interviews à ce sujet.
Fronde contre un projet jugé "antiécologique et inutile" à 60 millions d'euros
Associations et collectifs de défense de l'environnement tels la Surfrider Fondation, les Amis de la Terre ou Landes Urgence Climat & Environnement ont, pour leur part, décidé de réagir.
Par communiqué, ils alertent médias et décideurs. Même s'ils sont septiques sur la possibilité, pour Norbert Ducrot, de boucler un tel budget. Entre l'achat du terrain et les travaux à effectuer, ce sont près de 60 millions d'euros qu'il faut réussir à réunir.
Les Amis de la Terre parlent de "coquille vide" et d'une annonce, l'été dernier, faite dans le seul espoir de convaincre des investisseurs.
Le projet de la société Wavelandes, que nous pensions enterré, a été remis en lumière par son principal acteur. Nous avons eu la surprise de découvrir un site dédié aux intentions du fondateur, ou peut-être de ses rêves, on ne sait jamais. Rappelons que cette société de holding financière demeure depuis sa création en 2015 sans le moindre chiffre d’affaires.
Les militants listent 24 bonnes raisons de s'opposer à la construction d'une telle structure dans une page Facebook spécialement créée.
"Difficile de comprendre l'intérêt de cette sorte de Disneyland du surf industriel" explique l'association Landes Climat et Environnement (ALCE). "Le projet, coincé entre une autoroute à 8000 camions/jour, 3 sites Seveso seuil haut et une zone Natura 2000 est une version payante et artificielle, alternative à un océan gratuit tout proche et à une côte landaise préservée".
Outre le déboisement, le bétonnage et l'atteinte à la biodiversité, l'association pointe le problème de l'eau.
"L’eau utilisée pour la mise à niveau du bassin et l’arrosage des pelouses et autres espaces verts serait exclusivement issue de la pluie récoltée sur le site. La vidange et le remplissage du bassin par de l’eau potable ne se feraient que tous les 5 ans". Or l'association indique que "la pluviométrie moyenne décennale de Dax et Mont de Marsan est de l’ordre de 1 m par an".
Loin d'être suffisant pour le fonctionnement d'un bassin de 30 000 m3 et d'une structure de loisir dont l'ambition est d'accueillir des dizaines de milliers de visiteurs par an.
Un premier projet avorté
C'est en août 2018 que Wavelandes a initialement lancé ce projet de parc de loisirs dédié à la glisse."Un équipement unique en Europe au coeur d'une forêt de pins". En l'état, il n'a jamais abouti, n'ayant pas trouvé les budgets.
En juillet 2021, c'est une deuxième version qui est présentée au grand public. Il ne s'agit plus seulement de vagues artificielles mais aussi d'un "surf camp" avec camping, bungalows, hôtel, restaurants et diverses activités sportives possibles. Le projet évoque également un ensemble immobilier de 130 résidences de loisirs en bois.
L'objectif est d'attirer 300 000 visiteurs par an avec un bassin permettant d'accueillir 90 riders en même temps, 900 vagues générées par heure et des infrastructures de haut niveau.
Le tout serait éco-responsable et soucieux de l'environnement. Avec l'utilisation d'énergies renouvelables, la récupération d'eaux de pluie ou encore la replantation des pins, trois pour un abattu, soit 40 000 au total.
Mais pour le collectif anti-surf park ce projet "un peu plus repeint en vert, par le biais d'une stratégie marketing grossière" nécessiterait une "consommation d'eau et d'électricité pourtant toujours pharaoniques malgré la promesse douteuse de récupération des eaux de pluie".
Les associations demandent son "abandon total et définitif" et assurent qu'elles ne lâcheront rien.