Trop de plastique dans le compost : les citoyens ne respectent pas les consignes de tri, le fertilisant n'est plus conforme

Dans les Landes, deux usines de transformation des déchets ménagers sont menacées de fermeture. Le compost produit puis vendu aux agriculteurs contiendrait trop de plastique et de verre, selon les normes européennes. Le manque de tri des habitants est aussi pointé du doigt.

C'est une vaste usine mise en service il y a dix ans à Saint-Perdon, près de Mont-de-Marsan. Tous les ans, 18 000 tonnes d’ordures ménagères du Nord-Est des Landes sont acheminées ici, puis traitées afin de produire 8 500 tonnes de compost.
"Il est composé de biodéchets, de cartons, de papiers qui se désagrègent, de tout ce qui est biodégradable", décrit Jean-Paul Alyre, le président du Syndicat Intercommunal de Collecte et de Traitement des Ordures Ménagères du Marsan (Sictom).

Mélangé à des déchets verts, le compost est ensuite revendu à des agriculteurs comme fertilisant, ou pour être épandu. Mais la poudre marron risque de devenir non conforme.  

Notre compost est décrié en partie par le plastique et le verre que l’on retrouve à l’intérieur.

Jean-Paul Alyre

Président du Sictom du Marsan

Les quantités sont infimes, mais de nouvelles normes européennes plus exigeantes et applicables au 1ᵉʳ janvier 2027, menacent l'activité de l'usine. "Ces futures normes sont draconiennes et on ne pourra pas les mettre en place", grince Jean-Paul Alyre.

Manque de tri

Dans un hangar à côté, Aloïs Armand, responsable de la réduction des déchets au Sictom fait un constat : environ la moitié des déchets traités dans l'usine ne devraient pas se trouver ici. "Si les consignes de tri étaient respectées à 100% par tous les usagers, on n’aurait pas tous ces déchets-là qui devraient être dans la collecte sélective ou en déchetterie ou dans la filière textile", dit-il. 
"Les concitoyens ont un rôle à jouer. Le verre doit être mis dans les conteneurs à verre et je rappelle que tous les emballages plastiques peuvent être mis dans les bacs de collecte sélective", ajoute le directeur.

Risque d'incinérer

Cette usine de valorisation organique des déchets, qui a coûté 12 millions d'euros, est désormais menacée de fermeture en 2027, tout comme une deuxième unité en Chalosse. Les responsables du Sictom aimeraient éviter cette issue.  

Améliorer les normes, oui mais il faut des capacités techniques. Même les industriels ne savent pas proposer un outil qui respecterait ces normes.

Jean-Paul Alyre.

Président du Sictom du Marsan

En outre, si l'usine était fermée, le directeur met en avant des conséquences dommageables pour l'environnement. Les déchets de plus de 150 000 Landais seraient ainsi incinérés dans le Nord et le Sud du territoire.

"Je ne pense pas qu’on aurait un très bon bilan carbone en envoyant 14 ou 15 camions par jour faire 150 kilomètres pour aller traiter des déchets. Nous avons des unités qui fonctionnent, qui sont certes à améliorer, mais je pense qu’on pourrait nous laisser un peu plus de temps pour nous aider à les améliorer", explique Jean-Paul Alyre qui aimerait que le décret soit assoupli et retardé. "2027, c'est trop court", dit-il.

L’avenir du traitement des ordures dans les Landes sera dicté par le plan régional de gestion des déchets. Les deux syndicats du département doivent déjà appliquer la nouvelle réglementation de tri à la source et travailler à la réduction des déchets.

 

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