À partir du 1er janvier 2024, les villes auront l'obligation de mettre à disposition de leurs habitants des solutions pour recycler les déchets organiques. Depuis un an et demi, Limoges Métropole expérimente des bornes de collectes. Une vingtaine ont été installées, il y en aura cent soixante-quinze fin juin.
En France, d'ici à la fin de l'année, chaque collectivité doit permettre à ses habitants de trier les déchets alimentaires afin de les valoriser, notamment grâce au compostage. Une démarche environnementale qui n'est pas toujours évidente lorsque l'on vit en appartement et que l'on ne dispose pas d'un jardin pour y installer un composteur individuel. Alors, depuis un et demi, Limoges Métropole expérimente des bornes d'apports biodéchets. Une vingtaine ont été installées dans les cinq centres-villes des plus grosses communes de l'agglomération limougeaude, à Isle, Panazol, Feytiat, Couzeix et le Palais-sur-Vienne :"ce sont des points d'apports volontaires pour ceux qui n'ont ni jardin, ni espace vert... De vingt points d'apports volontaires, on va passer à cent soixante-quinze d'ici à la fin du mois de juin", confie Sarah Gentil, vice-présidente de Limoges Métropole en charge de la collecte et du traitement des déchets.
Un cercle vertueux
Des épluchures de légumes, des fleurs fanées et toutes sortes de déchets organiques seront ainsi récoltés dans ces bornes avant d'être stockés sur un site de compostage géré par SEDE Environnement Nouvelle-Aquitaine, une filiale du groupe Veolia, proche de Bessines-sur-Gartempe, en Haute-Vienne. Sur place, la matière collectée se décompose." Une fois que le process de décomposition est terminé, après une quinzaine de semaines environ, on obtient un compost stabilisé et normalisé qui est utilisé en grande culture dans la région", insiste Coralie Bierwald la responsable SEDE Environnement de Nouvelle-Aquitaine.
C'est le cas à Tersannes, dans le nord de la Haute-Vienne, où Laurent Jaudinot cultive un verger de quinze hectares. Pour nourrir ses arbres, il ajoute cette poudre noire à la terre existante :"on voit ici très clairement de la terre pure, qui n'est pas très riche en argile, est plus claire, et ici de la terre noire qui a été enrichie en matière organique, le compost".
L'agriculteur en achète deux cents tonnes chaque année, soit dix semi-remorques. À quinze euros la tonne, c'est un investissement très avantageux pour enrichir la terre où pousse ses arbres. Des arbres qui produiront des fruits, qui, à leur tour, finiront en déchets organiques puis en compost. Un cercle vertueux qui prouve que la révolution verte est en marche.