Vingt-cinq ans de prison requis contre la "diablesse de Habas" qui avait tenté de tuer ses petits-enfants et son compagnon

Marie-France L comparait depuis lundi 30 septembre devant les assises des Landes pour une triple tentative d'assassinat. En 2021, elle avait endormi ses petits-enfants et son compagnon, avant d'incendier sa maison. Les victimes ont été sauvées in extremis par les secours. Ce jeudi, le parquet a requis 25 ans années de réclusion criminelle contre l'accusée.

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Vingt-cinq ans de réclusion criminelle.  Ce jeudi 3 octobre, devant les assises des Landes, le parquet a requis une lourde peine contre Marie-France L, accusée d'avoir tenté d'assassiner ses deux petits-fils et son compagnon. L'avocat général a eu des mots pour les deux enfants, âgés de 10 et 11 ans, en avril 2021, à l'époque des faits. "Leur combat va juste commencer à partir de demain. Un combat psychique, psychologique, avec une personne ressource qui a tenté de les assassiner".

"Je me dégoûte moi-même"

Le 14 avril 2021, l'accusée hébergeait ses deux petits-fils. Elle avait sciemment introduit des comprimés de Temesta dans le repas qu'elle leur avait servi, ainsi qu'à son compagnon, avant d'incendier sa maison de Habas, dans les Landes. Elle-même n'avait pas mangé de soupe, mais avait pris des comprimés avant de mettre le feu. Tous ont été secourus in extremis par les secours, les enfants et le compagnon étant très grièvement intoxiqués.
Marie-France L a elle-même reconnu, au deuxième jour du procès, avoir ce projet "dans la tête depuis longtemps". Mais la question de la préméditation n'a, selon l'avocat général, pas besoin d'être débattue, l'accusée s'en étant pris à des mineurs et à une personne infirme. Il balaie aussi les regrets et les larmes de l'accusée, qui s'est excusée à plusieurs reprises auprès des victimes et de leur famille au cours du procès.  

Elle souhaiterait être haïe, elle souhaiterait être victime. 

Avocat général

Au quatrième et dernier jour de son procès, Marie-France L a repris la parole, encore une fois pour justifier son acte qu'elle qualifie de "désespéré". "Je me dégoûte moi-même, je ne me voyais pas comme ça " , a-t-elle lancé. 

"Que Guy [son ex-compagnon, lui-même grièvement intoxiqué dans l'incendie, NDLR]  et ses enfants soient en colère, je le conçois, a-t-elle poursuivi. Je comprends cette colère, on a fait trop de belles choses pour que tout soit effacé". Se définissant  comme "involontairement responsable", l'accusée a justifié son acte par son état psychologique :  "ma tête était malade, il ne faut pas me prendre pour une tueuse : je suis tombée dans une profonde dépression", s'est-elle défendue. 

Vous avez tous de la haine contre moi, mais vous ne voulez pas comprendre que c'est dans ma tête qu'il y avait un déraillement total. 

Marie-France L

Accusée d'une triple tentative d'assassinat

"Diablesse de Habas"

Au cours de sa plaidoirie, Me Frédéric Dutin, avocat de Guy, ex-compagnon de l'accusée, a souligné le  choix du calendrier. Lorsque Marie-France L introduit des somnifères dans le repas de son compagnon et des petits-fils, le 14 avril 2021, son compagnon est diminué.  Amputé d'une jambe, il doit se faire opérer. "Tout est sous contrôle, il n'y a plus qu'à", dénonce le conseil. 

Ça l'arrange bien de ne pas se souvenir.

Me Frédéric Dutin

Avocat des parties civiles 

L'avocat estime que la survie de son client tient de plusieurs miracles. Celui de la batterie de sécurité du système d'alarme tout d'abord. Avant d'incendier sa maison, Marie-France L. avait pris soin de calfeutrer son habitation et de désactiver le système d'alarme, sans avoir connaissance de l'existence de ce système de sécurité. Puis, le "miracle" "qui a fait que vous réchappiez de deux arrêts cardiaques", poursuit Me Dutin en s'adressant à son client, avant de qualifier l'accusée de "diablesse de Habas". "Un être froid, méthodique et implacable", égrène-t-il. .

"Ma cliente vit la position la plus intenable qui soit, écartelée entre l'amour inconditionnel pour ses enfants et la loyauté pour sa mère ", a lancé de son côté Me Thomas Gachie, qui défend la fille de l'accusée, mère des petits garçons intoxiqués. Lui aussi dénonce les "tentatives de manipulation de l'accusée". "C'est trop facile de dire que c'est la maladie", a-t-il plaidé. Le verdict est attendu dans la soirée de ce 3 octobre. 

 

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