Depuis presque cent ans, la ville de Tarnos, dans les Landes, est dirigée par des communistes. Pourtant, cette année, les élections municipales pourraient changer la donne.
Dans les Landes, la commune de Tarnos, fière de son héritage industriel, fait figure d'irréductible : il s'agit d'une des deux dernières communes de France qui arbore le rouge des communistes, depuis 1920.
Mais cette année, l'unité semble rompue. Le maire actuel, Jean-Marc Lespade fait campagne face à son ancien adjoint, Antoine Roblès.
Débat très fort
Le maire sortant, en poste depuis 2004, a lancé sa liste "Tarnos ensemble", composée de dix membres du Parti communiste mais aussi six socialistes. Leur programme a été constitué par l'ensemble des citoyens via des ateliers participatifs, dans une démarche de gouvernance partagée.
"On essaie de faire participer les gens. Il y a toujours un débat très fort, c'est pour ça que ça dure", assure Pierrette Fontenas, ancienne communiste de Tarnos.
Pendant ses mandats, le maire a surtout mis l'accent sur les équipements collectifs. Pour exemple, la médiathèque est aujourd'hui gratuite à tous.
"Dans le mot communisme, il y a mettre en commun, partager. Je suis très attaché à cette identité, qui doit être constamment revisité dans le contexte du XXIe siècle", assure Jean-Marc Lespade.
Son programme est réparti en huit engagements : être des élus de proximité, défendre le service public porteur d'émancipation, maîtriser l'évolution urbaine et durable, poursuivre la transition écologique et conforter une ville solidaire, soutenir les associations, favoriser l'emploi et impulser le dialogue avec les communes voisines.
Ouvrir la ville
En 2014, Jean-Marc Lespade a remporté la mairie avec 62,74 %. Mais cette année, la victoire n'est pas autant assurée. Face au maire sortant, Antoine Roblès, ancien adjoint de Jean-Marc Lespade, présente une liste. Désormais sous l'étiquette La République en Marche, il veut rassembler "tout le monde". Pour lui, les orientations politiques des communistes ne suffisent plus.
"Cette politique a été confisquée par un seul et même parti depuis cent ans et finalement, on a loupé des étapes. Aujourd'hui, on est une ville industrielle et on en est fiers, mais il faut qu'elle s'ouvre aussi aux autres et au tourisme", avance Antoine Roblès.
Le candidat souhaite également rétablir des liens avec la communauté de communes de Seignanx. En désaccord sur la gestion de la collectivité, le maire de Tarnos a rompu les liens avec la communauté de communes, depuis trois ans.
"Nous plaidons pour une profonde démocratisation de la communauté de communes aboutissant à une véritable coopération intercommunale", assure Jean-Marc Lespade.
Deux autres listes sont aussi en lice pour les élections municipales. D'un côté, la liste de La France Insoumise, qui tente de faire de l'ombre aux communistes. De l'autre, la liste Vivez la politique autrement, soutenue par Europe-Ecologie Les Verts, et menée par Marie-Ange Delavenne. Elle fait ainsi face au maire sortant, qui avait déjà lancé plusieurs projets écologistes, comme la construction d'un éco-quartier, il y a quelques mois.