Plages toujours interdites après le 11 mai : coup dur pour les professionnels du tourisme et les amoureux de l'océan

Il faudra attendre au moins le mois de juin pour pouvoir profiter des plages. Des voix s'élèvent chez les " usagers de l'océan" et les professionnels du littoral en Aquitaine. Vingt maires  de la Gironde sont invités par la Préfète à présenter leur plan pour sécuriser l'accès au plage.

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"Au mieux, les plages pourront rouvrir le 2 juin". La Préfète de Région Fabienne Buccio l'a répété ce jeudi matin lors de l'audioconférence de presse, confirmant le plan de sortie du confinement présenté par le Premier ministre mardi.
Fabienne Buccio a invité 20 maires à venir préparer ce retour vers le littoral. Ils se retrouveront lundi prochain 4 mai. En visioconférence seront également représentés la  DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer) et les représentants des activités sportives qui montent au créneau, notamment pour la plaisance et le surf.
Certains maires ont déjà élaboré des scénarii pour sécuriser l'accès aux plages. Cette réunion a pour but de se préparer le jour où l'accès sera autorisé.
" Ce ne sera pas le 11 mai, et ce sera le 2 juin, si et seulement si les conditions sanitaires et épidémiologiques sont réunies" a précisé Fabienne Buccio, indiquant aussi que cette décision très attendue pourrait être une décision locale. Autrement dit tout ou partie de la côte atlantique pourrait ouvrir ses plages même si ce n'est pas le cas dans d'autres zones du littoral français.

La planète surf mobilisée pour la réouverture le 11 mai

Une décision qui préoccupe le milieu du surf. Dès mercredi matin, Jean-Luc Arassus, le président de la Fédération Française de Surf, continue de défendre « une solution transitoire du 11 mai au 2 juin pour que les gens puissent avoir accès à l'océan dans le cadre d'une pratique sportive individuelle en respectant les consignes sanitaires et la distanciation physique ». 

Le surf est dans les clous pour une reprise de l'activité dès le 11 mai en attendant la réouverture des plages le 2 juin.

 

" Pourquoi décréter depuis Paris que toutes les plages doivent rester fermer ? "

À Biarritz, au Pays basque, Guillaume Barucq, médecin, élu du conseil municipal, lui même surfeur, est mobilisé pour l’accès à l’océan mais aujourd’hui il est déçu. Son action a été relayée bien au-delà de l’Aquitaine depuis quelques semaines. Et là, il ne voit rien venir dans le plan présenté par le gouvernement ce mardi 28 Avril.  Plages fermées jusqu’au 1 er juin, point. Il en a eu la confirmation auprès des autorités préfectorales. 

On n’aura toujours pas le droit de s’approcher du bord de mer avec des balades toujours fermées d’après ce qu’on dit en préfecture. 


Pour lui, il y a incohérence. Des commerces qui ouvrent, l’activité physique qui reprend mais pas possible de se mettre à l’eau. 

Je déplore le manque de flexibilité du dispositif. Je ne comprends pas qu’on puisse décréter depuis Paris que toutes plages de France peuvent être fermées, ça devrait être laissé à l’appréciation et surtout en fonction de la situation épidémiologique des régions. 

"On pourrait se dire plages interdites, océan ouvert, ça c’est une possibilité, on va faire des propositions dans ce sens. Pour moi, il n’y a plus de justification sanitaire après le 11 Mai. "
 

Il ne part par totalement battu pour autant. Il va reprendre les contacts, via aussi la fédération de surf, avec les ministères pour convaincre d’assouplir les positions car pour les « usagers de la mer », après le déconfinement, finalement rien ne change.  " J’ai pris un coup derrière quand même la tête après ces annonces mais je me dis il reste peut être un espoir si on arrive à faire entendre qu’un accès à l’océan pour une activité rafraîchissante est concevable, en aller retour, et ça pourrait s’organiser, l’entré, la sortie de la plage. On arrive à le faire dans des halles ou marchés, donc on doit bien arriver à le faire sur les pages, surtout hors saison. C’était la période idéale pour tester le dispositif car il n’y a pas encore trop de monde. Plus on recule, plus c’est compliqué." 

Pour un droit d'accès à l'océan


Comme il le fait depuis plusieurs semaines, il apporte les mêmes arguments : «  On va militer pour faire reconnaître un droit d’accès à l’océan. OK, on va pas sur la plage, on ne stationne pas sur la plage. Par contre on pourra aller dans l’eau faire son activité."

Biarritz et les autres stations balnéaires ont un droit à faire valoir selon lui qui rappelle son regard de médecin. "  Le droit des usagers à profiter des espaces les plus sains, parce que les plus aérés, les plus espacés.  Le risque qu’on va avoir si personne ne peut aller en bord de mer, c’est que les gens vont s’entasser ailleurs. S’il fait chaud, on va se retrouver avec une surpopulation dans les parcs et jardins. "
Une mise en garde à destination des autorités. 

Plusieurs élus du littoral militent depuis plusieurs jours pour la réouverture des plages.
 

Coup de blues sur la côte

Si on ajoute à cela la restriction des déplacements à 100 kilomètres autour du domicile, le début de la saison touristique semble encore s'éloigner pour tous les professionnels. Vincent Guelfi est président de l'association des commerçants de Vieux-Boucau, dans les Landes. L'annonce du gouvernement hier après-midi lui a certainement mis un coup au moral...

On a l'impression d'être de nouveau confinés. On ne va pas pouvoire faire beaucoup plus de choses qu'actuellement... On va pouvoir préparer nos magasins, mais si il n'y a pas un afflux de vacanciers, de touristes.... on vient de nous annoncer que notre saison est reportée en juin et peut-être même juillet.

Pas de retour à l'eau, pas de perspectives pour les commerçants qui vivent sur la bande littorale, le temps est à nouveau comme suspendu jusqu'au 2 juin. 

Nous avons rencontré ces professionnels à Vieux Boucau, une petite cité balnéaire déserte en cette fin avril, période de vacances de Pâques  > 

 
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