La CAPEB, la Chambre des Artisans des Petites Entreprises du Bâtiment, tire la sonnette d’alarme et demande l’arrêt au plus vite de tous les chantiers du secteur du BTP. Dans les Landes, cela concerne 10.000 actifs.
Il faut arrêter les chantiers au plus vite. Plus de 70% de l’activité de nos entreprises se fait chez des particuliers qui sont confinés. On demande toute la journée à la population de rester enfermée chez elle, et nous, on nous autorise à continuer de travailler pour aller chez eux. C’est incompréhensible.
François Corbi
La CAPEB regroupe dans les Landes 4000 indépendants et près de 6000 salariés. Maçons, peintres, chauffagistes, plombiers, électriciens… ce sont souvent des PME avec quelques salariés « de plus en plus inquiets », précise François Corbi avant de rajouter : « Quid d’un salarié contaminé sur un chantier chez un particulier ? Comment appliquer les gestes barrières quand on intervient chez quelqu’un ou sur un chantier ? Comment assurer la sécurité de notre clientèle et de nos salariés ? »
Pour le président de la CAPEB Landes, Patrick LALANNE, la situation actuelle n’est pas acceptable : « Nous ne comprenons pas les propos tenus par le Ministre de l’Intérieur concernant la poursuite du travail des compagnons sur tous les chantiers, même ceux qui ne sont pas vitaux. Ces directives vont en effet à l’encontre de l’avis de tous les organismes professionnels du secteur qui ont, ensemble, pointé du doigt l’impossibilité, sauf exception, pour les entreprises du bâtiment de poursuivre leur activité tout en assurant strictement la sécurité des travailleurs. Dans un contexte de propagation du Covid-19, cette décision est incohérente avec l’appel du Président de la République et les recommandations de l’OPPBTP d’arrêter les chantiers lorsque les conditions de prévention ne sont pas remplies comme c’est le cas sur la plupart des opérations de construction. Nous demandons au Gouvernement de revoir cette décision. »
Dans le département des Landes, la CAPEB a interpellé dès vendredi matin la Préfecture sur l’incohérence de la situation pour les professionnels du bâtiment mais pour l’heure « nous n’avons pas de retour » précise François Corbi.
Sous jacent, le problème de l'indemnisation financière durant cette période de crise.
Dans un communiqué, la CAPEB demande au Gouvernement de :
- décréter l’arrêt temporaire des chantiers de bâtiment, à l’exception des travaux urgents et des dépannages, le temps que l’on puisse définir plus précisément les quelques chantiers qui pourront, sous réserve de l’accord des donneurs d’ordre, se poursuivre et surtout dans quelles conditions pour protéger la santé des travailleurs et des clients, tout en préservant la responsabilité des chefs d’entreprise ; définir, sans attendre, une attestation de déplacements adaptée aux activités du bâtiment ; définir les activités du bâtiment considérées comme « urgentes »
- veiller à ce que toutes les demandes d’activité partielle soient acceptées pendant cette période transitoire et après cette période pour les entreprises qui ne pourront pas poursuivre leur activité, et ce sans tracasseries administratives.