Des zones humides où viennent se reproduire certains poissons sont à sec de plus en plus tôt dans l'année. Dans les Landes, la fédération de pêche est contrainte d'organiser des sauvetages en déplaçant les poissons d'une zone à l'autre.
Sur la côte landaise, la lagune est une zone humide typique du département.
Ce matin-là, deux personnes avancent doucement dans ce milieu, l'une avec une perche rentrée dans l'eau et l'autre avec une épuisette. La lagune est particulièrement propice à la reproduction d'une espèce endémique, celle du brochet aquitain. Les géniteurs viennent pondre en janvier et février et repartent après.
"Les brochetons peuvent alors grandir tranquillement dans ce milieu très riche avec plein d'insectes" dit Marion Escarpit, du pôle technique de la fédération de pêche des Landes.
Pourtant, en ce début de mois de juin, le niveau est un peu trop bas pour les poissons, équivalent à une fin d'été. En plus, le ruisseau qui aurait dû leur permettre de rejoindre leur habitat principal, est complètement à sec.
Marion Escarpit utilise donc des électrodes pour étourdir les brochetons quelques instants. Ils sont ensuite attrapés, mis dans des sceaux dans lesquels ils retrouvent leurs esprits et relâchés à une dizaine de kilomètres, dans le courant de Mimizan.
L'opération sauvetage est devenue inévitable face aux effets du changement climatique.
"On subit de plus en plus de sécheresse, de canicules. Les lagunes sont alimentées par des canaux mais il y a un manque d'eau".
Christophe Hugues, président association de pêche et de protection des milieux aquatiques de Mimizan.France 3 Aquitaine
Au total, en une matinée, 140 poissons ont pu être sauvés et pourront poursuivre leur croissance. La survie de l'espèce est ainsi assurée.
En raison d'épisodes de sécheresse particulièrement marqués, la fédération de pêche des Landes est contrainte d'effectuer ces sauvetages de plus en plus tôt dans l'année.