Depuis le 24 décembre, presque aucune poubelle n'a été collectée dans le sud des Landes. Les éboueurs de la Sitcom Coté Sud des Landes sont en grève. Ils protestent contre les inégalités de prime entre agents.
Depuis onze jours, les poubelles de 76 communes des Landes n'ont pas été ramassées. Les éboueurs de la Sitcom Côté Sud des Landes, en charge de la collecte des déchets sont en grève. Près de 175 000 personnes sont touchées par le mouvement.
Depuis, les habitants tentent de s'organiser. Entre sacs poubelles à l'air libre et trajet jusqu'aux zones ramassées, chacun essaie de limiter les déchets.
"Les poubelles sont partout par terre. J'ai mon frère qui a pris les miennes pour les déposer à Dax, où les éboueurs continuent la collecte des déchets", raconte Béatrice, une habitante de Saint-Martin-de-Hinx.
De 200 € à 500 €
Ils étaient une cinquantaine, devant la déchetterie de Bénesse-Maremne, dans les Landes, ce vendredi matin. Les éboueurs réclament un rééquilibrage dans les salaires, et plus particulièrement les primes, qui seraient inégalitaires.
"On attend un réajustement du niveau de salaires et notamment des primes. Aujourd'hui, elles ne sont pas liées à la technicité ni au poste. Pour nous, quand il y a un cadeau pour l'un, il y a des cadeaux pour tout le monde", explique Nicolas Darriet, délégué syndical Unsa de la Sitcom.
Avec des écarts allant de 200 € par mois pour certains, à plus de 500 € pour d'autres, les primes ne semblent pas avoir de justifications pour chaque cas.
Vendredi 27 décembre, la direction de la Sitcom recevait les grévistes pour trouver une solution. Une revalorisation des salaires à la hausse pour 200 à 300 agents, au travers d’une provision de 100 000 euros, ainsi que la mise en place d'un ealabyse interne du régime indemnitaire leur ont été proposé. "Trop peu", ont répondu les agents de la Sitcom qui rappellent qu'une expertise avaient déjà été menée, mettant en lumière certains dysfonctionnements.Quand il y a un cadeau pour l'un, il y a des cadeaux pour tout le monde.
Nicolas Darriet
Une seconde réunion a été organisé le 31 décembre. La direction y a réitéré ses propositions mais les grévistes les ont de nouveau refusées.
"Ils y ont ajouté 50 000€ à 100 000€ conditionnés à l'audit que l'on refuse tant que les choses ne seront pas mises à plat", explique Nicolas Darriet.
De son côté, la direction a envoyé un mail aux grévistes expliquant que "les revendications étaient inacceptables", selon le délégué syndical Unsa de Sitcom.
Seule avancée dans les négociations, la direction a admis avoir "20 ans d'erreur dans les rémunérations".
Climat "pourri"
"L'aspect financier a été l'élément déclencheur de la mobilisation. Mais le problème, c'est le climat pourri dans lequel nous travaillons", explique Nicolas Darriet.
Conditions de travail, techniques de management, les employés dénoncent les pratiques de l'entreprise qui "créent un climat social qui se dégrade d'année en année".
"On voit de la souffrance au travail, des situations très compliquées", poursuit le délégué syndical.
Pourtant, la grève n'est pas familière pour ces employés. "On est ouvert tous les jours, le département est propre, nous n'avons pas l'habitude de se mobiliser".
Et si cette fois les éboueurs landais se sont mobilisés, c'est pour que "nos élus prennent conscience de la dimension de ce qu'il se passe ici". Depuis le début du mouvement, plusieurs maires sont venus à la rencontre des grévistes. "Il n'y a pas de communication entre la direction et les élus, donc ils n'étaient pas au courant de la situation", regrette Nicolas Darriet.