Sea, surf and sun … Tels sont les clichés attachés à Hossegor qui célèbre son centenaire cette année avec, notamment, un documentaire "Hossegor, histoires d'utopistes" qui relate la singulière histoire de la naissance de ce village landais.
Il y a 100 ans, débutait l'urbanisation de ce bout de terre, entre l'océan et le bourg de Soorts.
La station balnéaire d'Hossegor était née.
La nature et les hommes
Un lieu-dit essentiellement composé à l’époque de pins... et d’un lac. Et depuis, Hossegor, ou plus précisément la commune de Soorts-Hossegor, s'est développée en bonne équité, en mêlant deux éléments indissociables de son âme : la nature et les hommes. Sur les 1 450 hectares de la commune, un tiers est occupé en zones résidentielles, un tiers en forêts et un tiers en zones naturelles, dont le lac marin et les 3,5 km de rivages atlantiques. Un équilibre parfait atteint pour que la nature soit respectée tout en laissant de la place à l'humain.
Un équilibre subtil.
Le surf en maître
Parallèlement, Hossegor a forgé sa réputation comme destination touristique, mais aussi dans le monde du surf et connaît désormais une renommée internationale.
LA destination branchée de la côte atlantique !
Office de tourisme
Au fil des années, ses spots se sont imposés comme incontournables, pour les amateurs mais aussi les professionnels de surf, et jouent dans la cour des grands.
C'est en 1957 que Jacky Rott, un ébéniste dacquois, fait des essais de sa planche en bois sur les vagues d'Hossegor. L'avant-garde d'un nouveau sport qui allait conquérir le monde. La première génération de surfeurs français était née. Disparu en 2019, il reste dans le monde du surf le nom du pionnier de la discipline et son nom restera à tout jamais lié à Hossegor.
La Fédération Française de Surf y a d'ailleurs aussi choisi son spot et c'est donc à Hossegor, et nulle part ailleurs, qu'est installé son siège.
A l'image de la compétition Quiksilver & Roxy Pro ayant positionné pendant 30 ans Hossegor comme la capitale mondiale du surf pour accueillir les meilleurs espoirs surf de la planète sur ses légendaires beach break, seule étape française de l'événement.
Surfeurs du monde entier, passionnés, marques de surf célèbres, créateurs et fabricants de planches ont donc élu domicile dans cette petite ville dont le symbole est forcément une planche de surf.
Retour sur son histoire
Mais avant tout cela, c'est sa singulière histoire qui est le fil conducteur du film "Hossegor, histoires d'utopies". Une histoire écrite et nourrie par une utopie de pionniers.
Il y a un peu plus d’un siècle, en 1901, un petit groupe d’écrivains décidèrent de s’installer au bord d’un lac marin, en pleine nature. Un lieu propice à l'inspiration pour l'auteur belge, Rosny Jeune, rejoint par le poète Maurice Martin puis, progressivement, par d'autres intellectuels.
Ils ne pouvaient alors s'imaginer un instant ce que deviendrait quelques années plus tard Hossegor, qui n’était alors qu’un petit quartier de la ville de Soorts.
Mais à partir de 1923, ce sont d'autres pionniers qui s'intéressent à ce petit coin de paradis : les investisseurs. Commence alors la construction de maisons, au style architectural basque majoritairement, le style landais n'étant pas privilégié. Suivront la construction d'un golf, du premier jaï-alaï de France et d'un casino qui accueillera même sur sa scène Nina Simone comme aiment à la rappeler dans le film Alain et Claude, anciens gérants du Sporting Casino.
Cette histoire unique, retracée en images d'archives, dévoile certains aspects ignorés de la ville, racontés par les habitants eux-mêmes : les bâtisseurs visionnaires des années 30 jusqu’aux Hossegoriens contemporains, défenseurs de la nature environnante.
La parole donnée aux locaux
Ce sont les autochtones qui en parlent le mieux. Et c'est donc tout naturellement leur parole qui prend une place importante dans le déroulé du film.
Avec, notamment, Jean-Claude Clos-Cot (photo ci-dessous) qui tient avec son épouse la cabane à glaces de la place des Landais depuis plus de 20 ans. Ils ont vu la place évoluer, le type de population changer, l’arrivée de jeunes de banlieue de plus en plus nombreux.
Et puis il y a aussi Popeye. Doyen de l’association «Plage-nette-terre», il ne s’habitue pas au changement de température de l’eau et à la transformation du paysage. Il sait bien que l’un des prochains défis d’Hossegor sera de stabiliser les sables de sa plage pour éviter qu’elle ne recule et ne s’érode.
Il y a aussi Pierre, l'ancien maire (1992-2008) reconverti en guide touristique pour partager son savoir sur l'histoire de sa ville avec celles et ceux qui ne font qu'y passer.
Aurélie Labarthe, elle, est issue d’une famille d’ostréiculteurs depuis cinq générations. Elle aime viscéralement le lac salé d’Hossegor, sa spécificité, et c’est la raison pour laquelle elle a décidé de continuer à y élever des huîtres, tandis que ses deux sœurs ont préféré jeter l’éponge devant la difficulté de la tâche. Elle témoigne de son attachement ci-dessous.
Alors que la ville fête son centenaire, les habitants se tournent vers le passé pour connaître leur histoire commune.
Et puis, il y en a d'autres aussi, comme Damien et Julie, plus récemment installés. Créateurs d'une marque de surf, ils ont décidé de poser leurs idées et leurs planches, eux aussi, à Hossegor.
Et même si l'origine du nom "Hossegor" reste encore un mystère, malgré plusieurs suggestions au cours du film, on apprend son histoire et on comprend sa philosophie de vie au fil des images et des témoignages.
Les festivités du centenaire
La projection en avant-première de ce documentaire* le jeudi 16 mars s’inscrit dans les multiples festivités programmées dans le cadre du centenaire.
En effet, une programmation a été établie sur toute l’année 2023 afin de célébrer cet anniversaire spécial.
Que cet anniversaire soit l’occasion de revenir aux sources de l’histoire, mais aussi de faire une photographie du présent et d’envisager pleinement et sereinement l’avenir.
Christophe Vignaudmaire de Soort-Hossegor
Expositions, rencontres, événements culturels, festifs et sportifs se dérouleront au cœur de la ville pour le grand public : autochtones, voisins ou touristes. Autant d'initiatives proposées par la mairie et l’office de tourisme, mais aussi par associations locales, labélisés « centenaire » et soutenues par la ville.
A titre d'exemple, une exposition extérieure photographique "Vis ici" par l'artiste Vincent Delerm qui met à l'honneur les portraits des Hossegoriens de tous âges. Une quarantaine de photographies en noir et blanc seront ainsi affichées en format XXL, de la plage centrale d'Hossegor jusqu’à la ferme de Bielle à Soorts en passant par le parc Rosny et les Halles ( à partir du 8 avril). Si l'artiste est surtout connu pour ses chansons, il a aussi déjà publié plusieurs livres de photos.
Au programme également, des conférences sur des thèmes variés, de l’actualité au sport en passant par l’architecture, la culture et l’art de vivre.
L'exposition "Avoir 100 ans, c'est être jeune" se déroulera en présence de Luc Ferry, philosophe, écrivain, ancien ministre et sera animée par Patrice Carmouze, journaliste-animateur de télévision et de radio, acolyte célèbre de Christophe Dechavanne.
Théâtre, sport, musique, cirque, voitures de collection... Autant d'attractions qui complèteront ce dispositif festif.
Bref, tout un programme à découvrir en détail sur la page dédiée du site de L'Office de tourisme.
Si la ville d’Hossegor a un siècle cette année, elle n'est pourtant encore qu'à l’aube de son existence et les décennies qui vont suivre vont la confronter à des problématiques partagées par nombre de villes balnéaires. Dans cette perspective, Hossegor doit aujourd’hui se renouveler et se projeter dans un avenir durable, écologiquement, économiquement et socialement.
Un documentaire résolument tourné vers l’avenir donc, même s’il s’agit de mettre en récit le centenaire qui vient de s’écouler.
Et comme le disait l'un des anciens maires dans le documentaire :
"Si à Hossegor, comme partout, il n'y fait pas toujours beau, il y fait toujours bon.
"Hossegor, histoires d'utopies"
Durée : 52 min
Diffusion : Jeudi 23 mars à 23.15 sur France 3 Nouvelle-Aquitaine et sur france.tv (disponible jusqu'au 23 avril)
Un film écrit, réalisé et mis en image par Guillaume Estivie
Une coproduction Zadig Productions – France Télévisions
* : Ce documentaire a fait l'objet d'une avant-première au cinéma Le Rex à Hossegor le jeudi 16 mars.
Victime de son succès, deux autres dates de projection sur grand écran sont proposées au grand public : le 1er juin et le 14 septembre à 19H. Réservation obligatoire auprès de l'Office de tourisme : 05 58 41 79 00 ou par mail : tourisme@hossegor.fr