L'association des maires de France (AMF) publie mercredi son guide de "bonne conduite laïque" à destination des élus locaux. Les "menus confessionnels" dans les cantines ne sont pas jugés "acceptables".
Crèches, cantines, sorties scolaires, signes religieux, égalité filles-garçons
Ce guide de "bonne conduite laïque" publié ce mercredi par l'Association des maires de France est en quelques sorte un "vade-mecum" pour aider les maires, parfois démunis, à affronter "la laïcité au quotidien".La création de ce guide avait été décidé il y a un an et confié à un "groupe de travail laïcité". Son élaboration a été accélérée en janvier 2015, après les attentats contre Charlie Hebdo et le supermarché Hyper Cacher.
Le document énumère les "thèmes de la vie communale" pour lesquels "l'administration doit respecter le principe de laïcité", tels que:
- le financement des associations
- les crèches et la politique en faveur de la petite enfance
- la restauration scolaire
- l’encadrement des activités périscolaires et extra-scolaires
- l’égalité filles-garçons
- les activités sportives et culturelles
- la neutralité des élus, des agents publics, des bâtiments publics
- les cérémonies républicaines et le protocole
- les lieux de culte et de sépulture
La laïcité a subi un certain nombre de reculs ces dernières années et les maires sont les premiers confrontés au problème. C'est en effet à nous, élus de proximité, de porter la laïcité, qui est à la fois une condition du vivre-ensemble et un puissant facteur d'émancipation de l'être humain
François Baroin (Les Républicains) et André Laignel (PS), président et 1er vice-président de l'AMF sont unanimes dans leur présentation de ce texte d'une quinzaine de fiches.
Pour les sorties scolaires, "elles doivent être menées dans un contexte général de neutralité, tout en gardant le souci d'intégrer les parents dans le fonctionnement de l'école", préconise le document.
L'AMF propose également "une attention toute particulière au refus de pratique de certaines activités par les filles et rappelle que l'égalité homme/femme ne saurait souffrir d'exception pour motifs philosophiques ou religieux".
L'un des plus longs développements concerne la restauration scolaire, l'une des principales sources de conflit:
Il n'est pas acceptable de proposer des "menus confessionnels" et il est contraire aux règles laïques de déterminer les menus en fonction de motifs religieux ou philosophiques.
En ce sens, souligne l'AMF, "l'utilisation du terme même de menus de substitution est impropre". "Il n'est pas non plus envisageable d'obliger les communes (...) à prévoir obligatoirement un menu végétarien".
Pour les "activités sportives", l'AMF encourage notamment les maires à interdire "de réserver, pour un motif religieux, des créneaux spécifiques pour l'utilisation des équipements sportifs".
D'autres sujets "extrêmement importants dans le rapport des communes aux cultes", comme les lieux de culte et de sépulture, doivent faire l'objet d'une réflexion complémentaire.