Olivier Véran l'a annoncé le 11 mars 2021 : des centaines de patients d'Ile-de-France pourraient être transférés dans des hôpitaux de régions. Est-ce que les services de réanimation du territoire limousin sont en capacité d'absorber une partie de ces malades du Covid ? Éléments de réponse.
Vendredi 12 mars. Sur 27 lits de réanimation à Brive par exemple, 20 sont occupés par des patients atteints de Covid ou d’autres pathologies.
Dans ce service il y a déjà eu des transferts de patients issus d’autres régions, et une nouvelle demande peut arriver à tout moment.
Mais si la solidarité reste le maître mot, la capacité d’accueil n’est pas extensible à l’infini, prévient Nicolas Pichon, chef de service réanimation Hôpital de Brive.
"Si lundi je n’ai plus que deux lits de disponibles dans la réanimation à Brive, bien sûr si l’ARS d’Île-de-France me demande de prendre des patients, je refuserais pour ne pas risquer de saturer la réanimation et de devoir refuser des patients du bassin corrézien".
Eviter les déprogrammations
Sur 502 lits de réanimation dans la grande région, 16% sont encore disponibles, environ 80.
Il reste donc un peu de place, mais personne ne veut la voir disparaître dans une situation épidémique encore instable. Car les hôpitaux publics comme privés sont toujours mobilisés. La polyclinique de Limoges est prête à ouvrir des lits de soins continus, moins techniques que des lits de réanimation, mais qui peuvent soulager.
"Ce sera toujours sous la supervision du CHU qui assure ces compétences en réanimation et qui pourrait nous adresser des patients qui ne nécessitent pas des soins de réanimation ou de soins critiques, mais des soins de surveillance continue, qui pourront être prises en charge au sein de la clinique. Cela dit, on ne pourra pas mettre le personnel et l’ensemble des moyens nécessaires à la prise en charge de ces patients sans déprogrammer des opérations" affirme Thomas Roux, directeur Policlinique de Limoges.
Les déprogrammations, c’est ce que les soignants veulent bannir pour éviter les retards de soins. Une nouvelle période de tension pourrait débuter.
De nouveaux transferts annoncés
Sept patients venus d’autres régions ont été transférés par avion cette semaine en Nouvelle-Aquitaine, dont trois au CHU de Limoges.
De nouveaux transferts en avion devraient avoir lieu ce week-end, et des transferts en train sont annoncés la semaine prochaine.