Les services d'urgence sont souvent les premiers à recevoir les femmes agressées ou violées: c'est pourquoi un référent "violences faites aux femmes", spécialement formé, va être nommé dans chaque service afin d'améliorer la prise en charge des victimes.
En plus de ce référent dédié, chaque urgentiste disposera d'un kit spécifique de prise en charge, a annoncé mercredi la ministre de la Santé Marisol Touraine à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Le médecin est le premier professionnel vers lequel se tournent ces femmes: 25% des victimes de viol ou de tentative de viol et 23% de celles ayant subi des violences conjugales physiques et/ou sexuelles en voient un à la suite de ces violences.
Avec la désignation de référents dans les services d'urgence, nous changeons d'échelle. Nous disons aux femmes victimes de violences qu'elles peuvent se rendre chez leur médecin ou à l'hôpital: elles y trouveront un professionnel formé qui les soutiendra et les aidera à trouver des solutions,
Désigné parmi les médecins du service d'urgence, du SAMU ou du SMUR, ce référent sera chargé de sensibiliser les personnels et d'identifier les partenaires utiles à la prise en charge des violences. Il bénéficiera d'une formation spécifique, dispensée au 1er semestre 2016. La formation initiale des médecins et des sages-femmes intègre déjà depuis 2013 un enseignement obligatoire dédié aux violences faites aux femmes. Des certificats médicaux types ont été élaborés, en partenariat avec les ordres professionnels concernés.
Par ailleurs, la Mission interministérielle de protection des femmes contre les violences (Miprof) a produit plusieurs kits de formation: le kit "Anna" encourage le questionnement systématique par les médecins, le kit "Elisa", destiné aux sages-femmes, traite des violences sexuelles au moment de la grossesse, période sensible pour l'instauration et l'intensification des violences dans le couple.
Ces outils ont permis la sensibilisation de plus de 200.000 professionnels. Le gouvernement a lancé l'an dernier le 4e plan interministériel (2014-2016) de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes.