Le rapporteur public argumentera mercredi devant le Conseil d'État en faveur de l'annulation de la déclaration d'utilité publique (DUP) prise en janvier pour la réalisation de la ligne à grande vitesse (LGV) Poitiers-Limoges.
Si "les juges ne sont pas liés par ces conclusions, ils suivent souvent l'argumentation du rapporteur public", s'est réjoui Marcel Bayle, pour le Collectif des riverains impactés (CRI). Les réquérants ont été informés de la position du rapporteur public sur une plate-forme en ligne dédiée du Conseil d'Etat.
Hier marginaux, les opposants à la LGV -treize structures en tout, regroupant chacune plusieurs dizaines de collectivités, municipalités,
collectifs et associations de riverains et usagers se trouvant sur le tracé de la ligne reliant Toulouse à Paris- semblent aujourd'hui bénéficier d'un renversement de l'opinion publique.
La SNCF et l'État vont engager 1,5 milliard d'euros pour la sécurisation et la modernisation de la POLT, qui est l'une des plus anciennes lignes ferroviaires de France. C'est sur cette ligne qu'avait eu lieu en juillet 2013 l'accident de Brétigny-sur-Orge (Essonne), au cours duquel sept personnes avaient été tuées.
Politiquement, les promoteurs de la LGV ne peuvent plus compter sur l'appui d'Alain Rousset, président de la région APLC. Pendant l'entre-deux-tours des élections régionales, il avait renoncé à la LGV Poitiers-Limoges pour bénéficier de l'appui des écologistes.