Le gouvernement doit annoncer le 9 janvier 2018 l'abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale sur 400 000 kilomètres de routes secondaires en France. Le président de l'Automobile Club du Limousin explique les raisons de son hostilité à cette mesure sur le plateau du 12-13 de F3 Limousin.
Le gouvernement devrait annoncer le 9 décembre 2018 l'abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale sur les routes à double sens sans séparateur central, avec une entrée en vigueur au 1er juillet prochain. Avant même son annonce officielle, la mesure créé la polémique.
Invité sur le plateau du 12-13 de F3 Limousin le 8 janvier 2018, Christian Ducher, le président de l'Automobile Club du Limousin a réaffirmé son "hostilité" à cette diminution.
Pour Christian Ducher, comme pour l'ensemble du lobby auto et moto, cette mesure "va dans le sens de créer un nouvel impôt. Les recettes supplémentaires sont évaluées à 335 millions d'euros. Nous les limousins, dont le réseau routier est déjà en retard, allons être encore plus pénalisés dans nos déplacements !"Des essais ont été menés de juillet 2015 à juillet 2017 et nous n'avons pas les résultats (...) Il n'y a aucune donnée significative qui prouve que cette baisse de la vitesse réduise le nombre d'accidents et de morts"
Selon le gouvernement, qui reprend des projections d'experts du Conseil national de sécurité routière, une baisse de 10 km/h permettrait de "sauver entre 200 et 400 vies par an". "On pourrait même atteindre 600 si on la fait vraiment appliquer", assure la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon citée par l'AFP.
Cette mesure répond à une mortalité routière qui est repartie à la hausse depuis 2014. La France n'avait plus connu d'augmentation aussi durable depuis 1972. Et la tendance de 2017 n'est pas bonne: + 0,9% de morts sur les onze premiers mois par rapport à 2016.
Dans un communiqué de presse diffusé le 5 janvier, plusieurs personnalités ont en revanche manifesté leur soutien au projet. "Plus d’un tué sur deux, le tiers des blessés hospitalisés plus de 24h, voilà le triste bilan de l’accidentologie du réseau bidirectionnel. Il n’y a aucun argument pour renoncer à cette mesure, sauf à considérer que l’on peut se priver d’un gain de 350 à 400 vies chaque année", insistent les signataires parmi lesquels Manuel Valls, mais également les ex-présidents du Conseil National de la Sécurité Routière Arnaud Jung et Robert Namias, Frédéric Péchenard, ex-délégué Interministériel à la Sécurité Routière, Philippe Lauwick, président de l’Automobile Club Médical de France et Éric Elkouby, membre du Groupe d’Etudes Sécurité Routière.
Pour mieux comprendre les enjeux de cette mesure déjà très controversée, vous pouvez consulter cet article de nos confrères de franceinfo.