En période de confinement, des groupes de personnes continuent d'organiser des soirées entre amis, multipliant le nombre de personnes dans un même lieu. Alors que dans les commissariats et gendarmeries les plaintes sont peu nombreuses, le voisinage des fêtards témoigne.
Marie (le prénom a été modifié) fait des études d’infirmière à Brive. Au début du confinement, elle a été appelée pour travailler dans un EHPAD. Aujourd’hui, pour des mesures de sécurité, elle doit rester chez elle avant de retourner sur les bancs de l’université.
Depuis plusieurs semaines, cette étudiante fait le même constat : plusieurs jeunes ne respectent pas le confinement et organisent des soirées « comme en temps normal ».
Depuis le début du confinement, Marie a constaté l’organisation de près de six soirées différentes, la plupart du temps à l’approche du week-end.Je vois ça exclusivement sur les réseaux sociaux. Des jeunes font des vidéos sur Snapchat, sur Twitter, avec des gens, en voiture. Ils mentionnent qu’ils partent en soirée ou sont en train de faire un barbecue entre amis.
Dans un premier temps j’étais énervée et agacée de voir que des gens se sentent au dessus des lois imposées. Tant pis pour eux, mais je m’inquiète pour leurs familles avec qui ils vivent, les personnes qu’ils peuvent croiser, leurs amis.
A Limoges, même bilan. Serge vit dans une résidence dans le centre de Limoges où il est confiné depuis le début du mois de mars. Chaque week-end il remarque une multiplication de visiteurs chez ses jeunes voisins :
En temps normal, ils sont au nombre de deux dans cet appartement, le samedi soir ils sont parfois cinq ou six pour faire la fête entre amis comme si le confinement n'existait pas.
Quelques rues plus loin, Bernard est lui aussi désolé par un tel constat. "Au début du confinement, les gens respectaient assez bien les règles. Aujourd'hui, il y a beaucoup plus d'aller et venues dans la résidence."
Peu de dénonciations et constats en Limousin
Contacté par téléphone, le Commandant Demay, Adjoint au Chef Etat-Major à la DDSP 87 signale que la Police de Limoges n'est pas concernée par des appels pour dénoncer les soirées organisées en période de confinement. Quelques appels pour des tapages nocturnes et des différents sont reçus ponctuellement : "ces appels font partie de notre quotidien en temps normal".
Nous ne sommes pas naïfs, nous nous doutons que des soirées sont organisées. Le fait de faire un appel au 17, c'est une démarche qui implique une identification, de révéler des choses officiellement à une autorité.
Au commissariat de Brive, plusieurs appels ont été enregistrés pour dénoncer de telles soirées en période de confinement mais aucune constatation n'a été faite par les forces de police une fois sur le lieu mentionné.
Les week-end passés, des choses ont été faites notamment dans des hôtels. Ce sont parfois des personnes elles-mêmes invitées aux fêtes qui appellent pour alerter sur certaines choses.