Le patron d'une discothèque à Aix-en-Provence a été menacé par des personnes se revendiquant de la DZ Mafia. Des coups de pression qui se multiplient dans les établissements des Bouches-du-Rhône, signe de la puissance de ce gang criminel.
Des menaces, du racket et tentatives d'extorsion... Et toujours le même nom. DZ Mafia. Dernier méfait en date, le patron d'une discothèque d'Aix-en-Provence a reçu un message personnel signé du gang qui domine le marché marseillais de la drogue, l'invitant à verser la somme de 80 000 euros en l'échange de la protection de son club. Cette information du Figaro a été confirmée à France 3 Provence-Alpes par une source policière.
Comme l'expliquent nos confrères, cet avertissement a été suivi d'autres messages de menaces envers le gérant de la boîte de nuit et ses proches. Ce dernier a déposé plainte, une enquête est en cours. Selon la police, rien ne permet d'affirmer qu'il s'agit bien de membres de la DZ Mafia à l'origine de cette tentative d'extorsion. Un travail de recoupement est alors nécessaire, mais porte ses fruits. "Après enquête, nous arrivons à savoir à qui on a affaire", note Bruno Bartocetti, responsable de la zone Sud du syndicat Unité SGP Police-FO.
Comme en décembre, lors d'un fait divers révélé par Le Parisien au scénario ressemblant. Le propriétaire d'une épicerie dans le centre de Marseille avait lui reçu un SMS lui réclamant 250 0000 euros sous peine de représailles envers lui et sa famille. Les enquêteurs avaient finalement identifié l'auteur du SMS : un homme connu de la justice, mais sans lien avec la criminalité organisée. Rien à voir avec la DZ Mafia.
Un flou profitable pour la DZ Mafia
Pour le moment, l'organisation criminelle n'a pas publié de démenti quant à la tentative d'extorsion de la boîte de nuit d'Aix-en-Provence. "Elle aime bien faire parler d'elle", analyse Bruno Bartoccetti. "Beaucoup se retranchent derrière la DZ, qui a bon dos. Et de plus en plus, elle laisse faire. Ainsi, elle est hyper présente. C'est une stratégie de puissance. On est dans le même schéma qu'en Amérique latine, c'est la mexicanisation des méthodes.".
L'organisation laisse faire. Sauf quand cela porte atteinte à sa réputation. Ce fut le cas en octobre dernier, lors du meurtre d'un chauffeur de VTC, abattu par un mineur de 14 ans. Le commanditaire, un détenu de Luynes, s'était présenté comme un membre de la DZ, mais le gang avait démenti en postant la vidéo d'une conférence de presse, avec armes et cagoules, à la façon des indépendantistes corses du FLNC. "Aujourd'hui notre nom est utilisé par de nombreuses personnes malveillantes et malintentionnées qui n'ont aucun rapport avec nous", expliquait alors la DZ dans cette vidéo.
Diversification des sources de profits
Cette usurpation d'identité est bien le signe de la montée en puissance du gang marseillais, responsable d'un grand nombre de fusillades autour de points de deal. Des règlements de compte sanglants pour étendre son pouvoir sur le territoire. L'année 2024 a néanmoins marqué un tournant pour la DZ. Les opérations anti-drogue ont fortement dérangé le business des narcotrafiquants, forcés de trouver nouvelles sources de profits. D'où les tentatives d'intimidation, le racket et l'extorsion de fonds visant les établissements de nuits.
En novembre dernier, vingt-huit personnes soupçonnées d'avoir participé à des extorsions en bande organisée pour le compte du clan de trafiquants marseillais, ont été interpellées.