Devant les prisons de Limoges, Guéret, Uzerche, les surveillants pénitentiaires manifestent ce jeudi 7 mars suite à l’agression de leurs collègues survenue mardi dans l’Orne.
Ils réclament "plus de sécurité". Après l'agression de deux surveillants avec un couteau mardi dans la prison de Condé sur Sarthe, les surveillants de Haute-Vienne, de Creuse et de Corrèze se mobilisent.
A Limoges, à 6 heures ce jeudi 7 mars 2019 au matin, près d’une vingtaine de surveillants étaient présents devant la prison.
A l'image des autres prisons, la situation est très tendue dans ce centre de détention. Un détenu a mis fin à ses jours la nuit du 21 au 22 février 2019. La semaine suivante, deux surveillants pénitentiaires ont été victime de crise cardiaque. Par chance, sans conséquence dramatique.
Dans ce centre de détention, le taux d’occupation est de 200%. Ils sont 140 détenus, des hommes notamment, dix-huit femmes, et neuf mineurs. Ils dorment sur des matelas à terre.
Pour assurer la surveillance, ils sont 46. Du personnel qui réclame depuis des années des moyens supplémentaires. Car, ils sont peu nombreux et le matériel utilisé comme les moyens de communication sont obsolètes. Mais, « les promesses avancées ne sont pas tenues » et les violences se répètent comme nous le confie Philippe Pagnou, un des surveillants, syndicaliste FO.
Quand on dit aurevoir le matin à notre famille, on ne sait pas si on va la revoir le soir.
A Uzerche, une trentaine de surveillants se sont réunis devant la prison depuis 6h ce matin. Ils sont fatigués, inquiets de voir et de subir des agressions au quotidien, comme nous le précise Raphaël Paulin, représentant FO au centre de détention d’Uzerche.
Tous les jours, il y a des agressions. Cela commence par des insultes, elles sont quotidiennes, on n’y fait même plus attention. Il y a des collègues qui se font ébouillanter par de l’huile ou de l’eau chaude. Il y a des coups de fourchette…
Une violence répétée depuis des années
L’agression qui s’est produite mardi dans l’Orne leur rappelle ce qui peut se passer tous les jours. Ce n’est pas un phénomène nouveau. Le centre de détention d’Uzerche compte 600 détenus. Il n’y a pas de surpopulation mais la violence se répète depuis des années.
En mars 2016, une importante agression a eu lieu dans la prison d’Uzerche. Un homme de 28 ans a commis des violences graves sur des personnels soignants.
En novembre 2016, deux agressions se produisent en trois jours au centre de détention d'Uzerche.
A la suite de ces violences, les surveillants se mobilisent. Les piquets de grève s’enchaînent en 2016, en 2018 pour demander plus de moyens, plus de matériels et plus d’effectifs pour espérer un quotidien serein.
Mais les années passent et le malaise demeure. La violence est de plus en plus importante.
Alors, ces surveillants sont lassés de ne pas être entendus quand ils demandent plus de moyens.
Cette fois, ils disent "ne rien vouloir lâcher". Ils s’engagent à débrayer tous les matins, sans exception, jusqu’à ce que Nicole Belloubet, la ministre de la Justice les entendent.