Quatre syndicats agricoles du Lot-et-Garonne et des ONG de défense de l'environnement dénoncent dans des communiqués distincts un projet de techonopole à Sainte-Colombe-en-Bruilhois, qui menace selon eux plus de 200 hectares de terres agricoles.
Depuis mi-décembre, une vingtaine de "zadistes" ( les occupants d'une "Zone à défendre" comme celles du futur nouvel aéroport de Nantes) occupent, à l'invitation du propriétaire, le site retenu pour la future Technopole Agen Garonne (TAG), sur la commune de Sainte-Colombe-en-Bruilhois.Dans un communiqué reçu jeudi par l'AFP, la FDSEA (fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles), les Jeunes Agriculteurs, la Confédération paysanne et le Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux) du département estiment que ce projet constitue un "gaspillage des terres agricoles du Lot-et-Garonne".
"Un tel choix est d'autant plus dommageable que les terres concernées ont été identifiées comme "les meilleures du département" par la Chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne" en février 2012, assurent ces organisations syndicales.
La Chambre d'agriculture du département est dirigée par la Coordination rurale, majoritaire en Lot-et-Garonne, qui n'est pas signataire du texte et est favorable au projet de TAG porté par le maire d'Agen et président de l'Agglomération, Jean Dionis du Séjour (UDI).
Les quatre syndicats rappellent en outre que 6% de terres cultivables ont disparu entre 2000 et 2010 en Lot-et-Garonne alors que le secteur agro-alimentaire est essentiel pour l'économie du département, où le seul secteur agricole emploie près de 7,5% de la population active, soit trois fois plus que la moyenne française.
Selon eux, "il a fallu 22 ans pour remplir les 32 hectares de l'Agropole", une technopole agro alimentaire à Agen. "Bétonner aujourd'hui 212 hectares de terres agricoles pour y construire de nouveaux entrepôts correspondrait donc à un gaspillage de foncier et d'argent public évident".
Par conséquent, les signataires du communiqué "souhaitent que la question de la préservation des terres agricoles apparaisse dans la campagne électorale en cours et que les candidats s'engagent sur des positions fermes garantissant la pérennité de ces précieux espaces".
Dans un communiqué distinct, cinq ONG de défense de l'environnement, dont Les amis de la Terre et l'association Filière paysanne, ont salué cette demande des syndicats visant à stopper "l'étalement urbain", qui constitue selon eux "un signal très positif".
"Les élections départementales de 2015 représentent une nouvelle occasion pour mettre la préservation des terres agricoles au coeur du débat démocratique local", estiment ces organisations.