Agen rend hommage à Denis Ginestet résistant déporté, héros discret de la seconde guerre mondiale

Il y a 70 ans, les forces alliées libéraient les camps de concentration de l'Allemagne nazie. Une période avec ses bourreaux mais aussi ses héros. Certains d'entre eux ont décidé de rester discrets. comme Denis Ginestet. Résistant, il fut déporté. Un hommage lui a été rendu ce vendredi à Agen.

Denis Ginestet, enfin reconnu dans sa ville d' Agen. Ce samedi, une plaque commémorative a été déposée. C'est Hélène Erlingsen, sa petite-nièce, qui a sorti de l'ombre ce fonctionnaire agenais, dont l'engagement dans la Résistance lui valut d'être déporté. Le parcours exceptionnel d'un homme qui a toujours cultivé la discrétion.

"C'est plus qu'une commémoration, c'est une reconnaissance et une réparation. Il y a 70 ans, un régime de non-droit, le régime de Vichy, a suspendu, arrêté, torturé et déporté dans huit camps de concentration un patriote français qui voulait juste son pays libre" explique-t-elle


Militant syndicaliste, Denis Ginestet fut de tous les combats. A l'établissement du régime de Vichy, il n'eut de cesse  d'organiser, de former, d'informer ses compagnons. La résistance, avant l'occupation allemande, fut d'abord celle de simples civils. 

Le 14 juillet 1942, place du Pin, à Agen, Denis Ginestet et ses camarades manifestèrent, bravant les autorités de Vichy qui avaient interdit toute célébration des valeurs républicaines.
Arrêté par la Gestapo en octobre 1943, torturé, il fut déporté à Buchenwald.
Rorbert Labau, lui aussi déporté à Buchenwald, en garde un souvenir très présent. Denis Ginestet était classé dans la catégorie des déportés "nuit et brouillard" selon le décret nazi de 1941 "Nach und Nebel" : ceux qui devaient ne jamais revenir vivants.

"Ils avaient de particulier, que c'était des gens qui devaient disparaître. Ils ne partaient pas avec les autres. Ils partaient à part dans des convois spéciaux. Ils n'étaient pas jugés. Il fallait qu'ils disparaissent. Il fallait que la famille n'ait pas de trace."

Et pourtant, grâce à formidable volonté de vivre, Denis Ginestet survécut : il fut rapatrié en mai 1945. Il mourut à 52 ans. Discret jusqu'au bout.

Le reportage de Karim Jbali et Michel Vouzelaud : 

 

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