Baisse du prix des actes biologiques. Fermetures, dégradation de la prise en charge, les laboratoires d'analyses médicales en grève

La quasi totalité des laboratoires d’analyses médicales sera en grève du 20 au 23 septembre prochain. Initiée par sept syndicats, ils dénoncent une nouvelle baisse de la tarification des actes médicaux.

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Il n’y aura pas d’analyse médicale entre les 20 et 23 septembre. "Essayez d'organiser vos prises de sang et analyse en dehors de ces jours", conseillent les ARS. Suite à l’annonce d’une nouvelle baisse de la tarification des actes d’analyse biologique par la Caisse nationale d’Assurance Maladie (CNAM), les laboratoires d’analyses médicales espèrent une grève pendant quatre jours.

Moins 10%

C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Pour la troisième en deux ans, “de façon unilatérale”, la CNAM baisse “de 10%”, la tarification des actes de biologie. Une seconde baisse, après celle, également de 10% en 2023. Insoutenable pour les laboratoires. 

Ce tube de sang, c'est un examen de suivi diabétique. En 2014, le tarif était plus de 9€. Aujourd'hui, il est à 2,50€, soit plus de 75% de baisse pour cet examen-là.

Grégory Dotzis,

Représentant de l’ERPS en Lot-et-Garonne

Avec un nombre d’actes en augmentation de 5% cette année et des coûts fixes de fonctionnement qui suivent l’inflation générale, les laboratoires craignent de ne plus être “rentables”. “Les laboratoires ne décident pas du prix des analyses. Ils sont fixés par l’État et nous, on les applique”, précise Axel Feraut, biologiste au laboratoire médical de Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne.

En effet, selon les laborantins, cette tarification est négociée tous les trois ans. Le budget alloué par la Sécurité sociale se concrétise par une enveloppe annuelle, évaluée sur la base d’un nombre d’actes réalisés les années précédentes. “Quand on aura consommé toute l’enveloppe dans nos frais de fonctionnement, on n’aura pas d’autre choix que de mettre en arrêt notre activité. On a évalué ce “shutdown” aux alentours de fin novembre”, précise Grégory Dotzis, représentant départemental de l’ERPS qui précise que tout écart entre cette enveloppe et les frais réels, d’investissements, de salaires ou de charges fixes sera endossé par le laboratoire, et sur ses quelques marges “lors des tests de grossesse ou d’IST sans ordonnance”.

C’est cynique mais il vaut mieux falloir être malade en début d’année qu’en fin d’année.

Grégory Dotzis,

Représentant départemental de l’ERPS

Si ce scénario catastrophe n’est ni envisageable pour la CNAM, ni pour les laborantins, ces derniers envisagent tout de même d’adapter leur activité, le cas échéant. “Selon les organisations, on pourra voir la disparition de certaines astreintes, des ouvertures différées, certains samedis fermés. Et les cas urgents vont se répercuter sur les urgences qui sont déjà engorgées”, indique Axel Feraut.

Les laboratoires demandent donc à la CNAM de renégocier ces tarifs. Leur secteur représenterait actuellement 1,5% du budget totale de la sécurité sociale.

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