Semaine de quatre jours dans la restauration ? Oui c'est possible, la preuve à Agen

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Manuel Nunez, jeune chef agenais de 32 ans, veut des salariés heureux mais sérieux, efficaces et appliqués. Il a décidé de les faire travailler sur 4 jours avec 3 jours de repos consécutifs. Une façon de dépoussiérer métiers de la restauration. ©I. Gallou - J. Souza

Manuel Nunez, jeune chef agenais de 32 ans, veut des salariés heureux mais sérieux, efficaces et appliqués. Il a décidé de les faire travailler sur quatre jours, et leur propose trois jours de repos consécutifs. Une façon de dépoussiérer les métiers de la restauration.

"Personnellement, je n'ai pas du tout aimé mon expérience de travail en brigade. C'est très lourd", se souvient Manuel Nunez. Ce jeune chef restaurateur conserve un souvenir mitigé de ses débuts dans le métier. 

Personne ne se parle, les ordres sont stricts, tu fais la même tâche tous les jours, des semaines jusqu'à 90 heures, t'es fatigué...L'idée c'est de faire tout l'inverse.

Manuel Nunez - jeune chef restaurateur

source : France 3 Aquitaine

Une prise de conscience 

Faire tout l'inverse... et si c'était la solution aux problèmes de recrutement qui frappent le secteur de l'hôtellerie-restauration ?

Manuel Nunez ne se dit pas révolutionnaire, ni rebelle. Il veut juste contribuer à changer des pratiques d'un autre temps. Et ne plus donner l'image " du chef bourrin qui exploite son personnel".
"C'est une prise de conscience. Moi j'ai 32 ans, je suis pile poil dans la bonne génération pour le faire. Il y en déjà deux ou trois qui s'y sont mis, ça à l'air de fonctionner, alors j'ai dit go, on y va".

Semaine de quatre jours et horaires libres

Depuis le début du mois de septembre c'est donc semaine de quatre jours pour l'ensemble des salariés, avec trois jours de repos consécutifs. Et des horaires très libres.

" Bien-sûr, ils doivent être là pendant les services, mais s'ils veulent venir plus tôt pour faire le travail avant ou partir plus tard pour le faire après, c'est eux qui décident. Ils ont 39 heures à faire ils les font comme ils veulent. Et si jamais ils y arrivent en moins de 39 heures, eh bien... c'est gagné ! " sourit le jeune chef.

En cuisine, Maxence, le second, dit logiquement avoir plus de temps pour vivre et profiter de sa famille. Il a vu sa vie littéralement transformée. 

C'est totalement nouveau et très agréable de pouvoir profiter comme ça. On n'est plus enfermés dans le travail-dodo. On a autre chose, on peut avoir des activités, faire du sport, on est plus libre

Maxence Daronne - second de cuisine

source : France 3 Aquitaine

En salle, Pauline, ancienne assistante sociale, ne regrette pas une seconde sa reconversion. Elle se réjouit :  "J'avais le cliché de la restauration avec des horaires compliqués et tout le reste. Du coup c'est une bonne surprise !"

"On travaille en musique"

Le jeune patron, qui n'aime pas la verticalité, précise tout de même que chez lui, " tout est très organisé". "Tout le monde sait ce qu'il a à faire et sait ce que font les autres. Je donne les consignes en douceur, on travaille en musique. C'est léger. Mais c'est carré", assure-t-il. 

Son restaurant l'Affranchi, installé dans le centre-ville d'Agen, propose une cuisine " créative, locavore et populaire", récompensée d'un bib au guide Michelin.

Pas de carte, le menu est " unique et à l'aveugle", élaboré chaque jour en fonction des produits frais et de l'inspiration du chef. " Le travail est tout le temps différent, c'est important, il faut que ça donne envie" explique Manuel.

Un travail diversifié, des salariés reposés, une ambiance respectueuse... la recette semble idéale. D'autant que grâce à cette formule et au recrutement d'un salarié supplémentaire,  Manuel ouvre désormais sept jours sur sept.

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