Une femme âgée de 68 ans a été retrouvée morte à son domicile dans le centre-ville d'Agen deux ans après son décès. Un drame qui choque les habitants, et interpelle sur la solitude et l'isolement dont chacun peut souffrir.
Deux ans après sa mort, une femme de 68 ans a été découverte momifiée à son domicile du centre-ville d'Agen vendredi 18 décembre, comme l'ont relaté nos confrères du Petit Bleu d'Agen.
Une nouvelle qui choque les Agenais croisés par notre équipe ce dimanche. "C'est triste de terminer ses jours seul, sans que personne ne s'en préoccupe", réagit une jeune femme.
"Je sais qu'un jour je vivrais seul dans mon logement, qui informera...?", s'interroge un autre passant plus âgé. "On est de plus en plus égoistes et enfermés chez soi, ça fait mal au coeur" déplore une autre Agenaise.
Une "solitude de masse" en milieu urbain
Le maire de la ville Jean Dionis du Séjour, se dit particulièrement touché par ce drame, qui s'est produit à cent mètres de la mairie, dans une résidence d'Agen Habitat, et qui concerne une personne relativement jeune.
"Elle avait 68 ans, en général à ces âges-là, on n'est pas seul, l'isolement arrive massivement plus tard. Cela veut dire que la solitude n'est pas un problème des personnes très âgés, et qu'aucune des alertes, des capteurs qu'on a, n'a fonctionné", déplore-t-il.
"Pour toutes ces raisons, on a été touchés qu'une personne meurt et reste inconnue de nous pendant si longtemps après son décès", regrette Jean Dionis du Séjour.
Je crois que c'est un choc qu'on doit prendre comme un impératif de progresser dans notre combat contre la solitude en milieu urbain
Comment lutter contre cette solitude ? "Il faut partir de ce que l'on fait, avec les travailleurs sociaux, et le CCAS, qui a des procédures, notamment en cas de canicule ou d'épidémie. On ne part pas de rien, mais visiblement ça ne suffit pas. Car la solitude se transforme, et devient une solitude de masse" souligne le maire.
→ reportage de Nathalie Pinard de Puyjoulon et Jean-Michel Litvine :