Le chef de l'Etat s'est exprimé ce matin devant près de 300 représentants de la communauté harki invités à l'Elysée. "L'honneur de la France est de reconnaître et réparer ses manquements" a t-il déclaré après avoir demandé "pardon" au nom de la France.
La France "a manqué à ses devoirs envers les harkis, leurs femmes, leurs enfants", a reconnu, solennel, Emmanuel Macron ce lundi matin à l'Elysée.
Aux combattants, je veux dire notre reconnaissance, nous n'oublierons pas. Je demande pardon, nous n'oublierons pas.
Une loi en discussion avant la fin de l'année
Le chef de l'Etat s'est engagé à ce que le gouvernement porte "avant la fin de l'année un projet visant à inscrire dans le marbre de nos lois la reconnaissance et la réparation à l'égard des harkis" a t-il affirmé devant près de 300 représentants de la communauté harki invités au palais de l'Elysée.
C'est l'honneur de la France de reconnaître et de réparer ses manquements.
Il répond ainsi à la demande des associations qui réclamaient un débat au parlement et une loi de reconnaissance.
C'est une victoire et une reconnaissance historique.
Pour Katia Khemache, grande spécialiste de l'histoire des harkis, notamment celle qui touche les familles internées au camp de Bias en Lot-et-Garonne "cette loi, qui marquerait une reconnaissance de la nation, pourrait justifier les demandes de réparation".
Un seul fils de harki a jusque-là bénéficié d'un dédommagement de 15 000 euros "en réparation des préjudices matériels et moraux". C'était en 2018. Le Conseil d'Etat avait alors reconnu la responsabilité de l'Etat dans ce douloureux dossier.
S'adressant aux descendants, Emmanuel Macron a reconnu ce matin qu'ils portent dans leur "chair le souvenir des harkis" et a appelé à "panser les plaies" qui doivent être "fermées".
Cette loi devra permettre "à des familles d'être restaurées dans leur dignité, d'être fières d'être ce qu'elles sont, d'être françaises" a conclu le président, longuement applaudi à la fin de son discours.