ENTRETIEN. Disparition de Medhi Narjissi : "Il était seul, abandonné, dans cet océan déchaîné", l'avocat de la famille prend la parole

Le 7 août dernier, lors d'un tournoi de rugby des Bleus en Afrique du Sud, le jeune joueur Medhi Narjissi a disparu dans les flots. Par le biais de son avocat, la famille a déposé plainte, mercredi 21 août, auprès du procureur de la République d'Agen, ville où elle est domiciliée. Maître Édouard Martial nous a accordé un entretien.

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L'affaire a été portée devant la justice française. Voilà deux semaines que Medhi Narjissi, jeune joueur de rugby âgé de 17 ans, a disparu en Afrique du Sud alors qu'il venait jouer avec l'équipe de France. Par le biais de son avocat, la famille de la victime a déposé plainte, ce mercredi 21 août, auprès du procureur de la République d'Agen, où elle est domiciliée, dans le but d'ouvrir une information judiciaire et éclaircir les circonstances de la disparition.

Le 7 août dernier, Medhi Narjissi, joueur prometteur du Stade toulousain, a participé à l'International Series en Afrique du Sud, avec l'équipe de France U18. À l'occasion d'une séance de récupération sur la plage de Dias Beach, à proximité du Cap de Bonne-Espérance, plusieurs joueurs sont allés se baigner dans la mer, malgré la présence d'un panneau avertissant du danger de la baignade. Le jeune homme, âgé de 17 ans, a disparu dans les flots. La Fédération française de rugby (FFR) qualifie ce choix de lieu comme une "erreur de jugement susceptible de constituer une faute individuelle et/ou collective".

Au lendemain du dépôt de plainte, nous nous sommes entretenus avec l'avocat de la famille, Maître Édouard Martial.

France 3 Aquitaine : Deux semaines après la disparition de Medhi Narjissi, comment vont ses proches ?

Maître Édouard Martial : Ils sont dévastés, les blessures sont béantes. On pourrait lire toute la colère du monde et le chagrin à l’intérieur de ces cœurs qui battent encore pour Medhi. Djalil et Valérie pleurent tellement leur fils, et Inès son frère. Pour Djalil, qui jouait aussi, Medhi était son idole et inversement. Tous les trois veulent comprendre, chasser les zones d'ombre. Ils veulent que des mots soient prononcés et des responsabilités posées.

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Pourquoi avoir déposé une plainte auprès du procureur de la République ? 

Maître Édouard Martial : Il fallait que l’institution judiciaire soit saisie, pour les recherches des causes de la disparition, et surtout pour leurs évolutions. Il est certain que des éléments seront dits et expliqués par les personnes entendues, comme les encadrants majeurs présents sur place, et les joueurs. Pour le moment, il y a des enquêtes administratives qui sont en cours, mais aussi une communication de la part des forces de police et de secours en Afrique du Sud. Après l'accord de la Fédération française, Djalil et sa famille sont allés en Afrique du Sud et ont pris connaissance des éléments de l'enquête. 

Que révèlent les premières personnes entendues ?

Maître Édouard Martial : Certains ont déjà décrit la scène et rapportent que les majeurs présents sur la plage ont pris la décision de faire descendre une vingtaine d'enfants dans cet endroit dangereux. Pourtant, tout était au rouge. Les panneaux présents sur la plage signalent sa dangerosité et interdisent à quiconque d'aller dans l'eau. Même les surfeurs les plus aguerris n'y vont pas. Les secours présents sur place ont décrit ce jour des vagues de trois à quatre mètres de hauteur.

Quelle était la situation dans l'eau selon les premiers éléments de l'enquête ?  

Maître Édouard Martial : Des mineurs ont essayé de toute leur force de sortir leur camarade Medhi de cet océan déchaîné. Il était abandonné. Seul un adulte était présent dans l'eau, c'était le seul en combinaison avec une bouée et une corde ridicule qui ne lui permettait pas d'être lancée. Et encore moins de récupérer une personne en difficulté. On est en face d'une incompréhension totale, comment ces enfants se sont-ils retrouvés dans une telle situation de danger mortifère, à l'évidence ?

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Quelle est la prochaine étape ?

Maître Édouard Martial : Pour le moment, nous allons décider avec la famille de la communication à adopter. C'est une épreuve pour elle, par laquelle elle devra passer. Il faut trouver la bonne communication, celle qui ne choque pas, mais qui ne masque pas non plus des éléments. Ce qui est sûr, c'est que Djalil a envie de dire des choses.

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