Le garde des sceaux, Éric Dupond-Moretti, et Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, se sont rendus ce 21 février à l'école d'administration pénitentiaire (ENAP), à Agen. Le métier de gardiens de prison rencontre une crise des vocations et il s'agit pour les deux ministres de revaloriser leur statut.
Deux ans et demi après sa dernière visite, le garde des sceaux et de retour à Agen, accompagné de Stanislas Guerini. le Ce 21 février, les deux ministres s'adressaient à la nouvelle génération, puisqu'ils s'exprimaient à l'occasion de la cérémonie d’installation de la 215e promotion de surveillants pénitentiaires. 298 élèves arrivés la veille. Un effectif en baisse... D'où cette annonce "historique" pour tenter de relancer les vocations.
Cette évolution était réclamée depuis longtemps par les syndicats de gardiens de prisons mais repoussée, en 2019, par le gouvernement.
C'est une avancée historique, car depuis longtemps réclamée et totalement méritée.
Eric Dupond-Moretti, Garde des sceaux.AFP
"A compter du 1er janvier 2024, le corps des surveillants pénitentiaires passera en catégorie B (de la fonction publique) et celui des officiers en catégorie A", a annoncé le ministre. "C'est une avancée historique car depuis longtemps réclamée et totalement méritée, vous qui incarnez la troisième force de sécurité de notre pays", avec 40.000 agents, a-t-il ajouté.
C'est le témoignage modeste que nous apportons à ces femmes et à ces hommes du fait qu'ils sont indispensables.
Eric Dupond-Moretti, garde des sceauxFrance 3 Aquitaine
La réforme vise notamment à améliorer "l'attractivité" des métiers de cette administration, qui fait face depuis plusieurs années à une crise du recrutement, et à "susciter des vocations" alors que des milliers d'emplois sont à pourvoir. Elle impliquera "une revalorisation indiciaire et indemnitaire importante", a dit M. Dupond-Moretti. Selon la Chancellerie, la nouvelle "grille indiciaire et indemnitaire est en cours de discussions" et une décision devrait être prise d'ici le début du mois de juin.
Regardez le reportage d'Ingrid Gallou et José Sousa.
Avec ou sans Bac
En janvier 2019, cette même évolution statutaire, alors défendue par plusieurs organisations syndicales, avait été refusée par la garde des Sceaux Nicole Belloubet, au motif qu'elle "aurait pour effet d'interdire le recrutement (comme surveillants) de personnes n'ayant pas le baccalauréat", diplôme indispensable pour être candidat à un poste de catégorie B. Environ un tiers des surveillants de prison actuels n'ont pas le bac, selon le ministère.
Le ministre de la Justice a toutefois indiqué devant la nouvelle promotion de l'Enap que la réforme permettrait d'organiser des recrutements d'agents contractuels, de catégorie C, sans le bac obligatoire, pour "seconder" les surveillants pénitentiaires. Ils pourraient assurer des missions particulières comme la surveillance de parloirs.
Le ministre a aussi annoncé la création de "plusieurs centres interrégionaux de formation" continue pour les agents pénitentiaires, dont la formation initiale se fera toujours à l'Enap. Il pourrait y en avoir "trois ou quatre", selon le ministère.
Avec AFP