Familles, élus et syndicats du Lot-et-Garonne s'inquiétaient d'une fermeture de la maternité du Pôle de santé du Villeneuvois en avril. Si l'établissement y échappe pour cette fois, son avenir reste en sursis.
En 2022, 650 mamans ont accouché à la maternité de Villeneuve-sur-Lot. Un chiffre modeste, mais la pérennité de ce service du pôle de santé est très importante pour les familles du nord du Lot-et-Garonne ou du sud de la Dordogne, comme Carmen et Sébastien, parents du petit Nathanael.
"On est éloigné de tout hôpital, à une heure au moins. On aurait été embêté si Villeneuve était fermé."
Carmen Fournier, jeune mamanFrance 3 Aquitaine
Car la maternité échappe de peu à une fermeture temporaire en avril. Elle était liée à l'application de la loi Rist, à partir du 3 avril, qui plafonne notamment la rémunération de l'intérim médical. Un dispositif bien utile dans les hôpitaux périphériques pour palier le nombre de médecins titulaires, mais pas assez régulé selon le gouvernement.
La maternité de Villeneuve aurait été en fait contrainte de fermer, car ses pédiatres devaient être détachés au centre hospitalier d'Agen, en manque temporaire de praticiens. Syndicats, élus et habitants ont manifesté encore mardi dernier pour défendre la maternité.
Avenir de la maternité en sursis
Bruno Chauvin, le directeur du Pôle de Santé du Villeneuvois confirme que le service ne fermera pas.
"On fait un nombre important d'accouchements donc une fermeture est difficile à envisager. Des parturientes viennent à une heure de route parfois", explique-t-il. Malgré tout, l'avenir de la maternité reste en sursis. Il y a quelques jours encore, un rapport de l'académie de médecine préconisait la fermeture des maternités enregistrant moins de 1000 naissances par an, soit un tiers des maternités françaises.
Jean-Pierre Moga, sénateur (Union centriste) du Lot-et-Garonne, a profité de la séance de Questions au gouvernement au Sénat mercredi 29 mars pour interpeller le ministre de la Santé François Braun sur ce sujet.
"C'est un rapport scientifique, qui n'engage en aucun cas le gouvernement ni le ministère" a indiqué le ministre qui a ajouté "qu'il fallait combiner sécurité, qualité et proximité".
Les Lot-Garonnais disent rester vigilants pour préserver leurs structures de santé.