Le beau-père de la petite Joyanae, morte sous les coups à l'âge de 18 mois en 2017, été condamné à vingt ans de réclusion criminelle par la cour d'assises d'Agen. Sa mère, écope de dix-huit mois avec sursis
Dimitri Laurent, le beau-père de la petite Joyanae a été condamné ce jeudi à vingt ans de prison par la cour d'assises d'Agen. Il a été reconnu coupable du viol et de la mort de la fillette, en novembre 2017. Une peine conforme aux réquisitions du parquet.
Son ex-compagne, la mère de l'enfant, a elle été condamnée à dix-huit mois de réclusion avec sursis, pour ne pas avoir alerté sur les violences subies par Joyanae .
.Le procès s'était ouvert ce lundi 20 septembre.
Violentée et violée par le compagnon de sa mère
La petite fille, âgée de 18 mois, est décédée le 19 novembre 2017 à l'hôpital d'Agen. A son arrivée, elle se trouvait déjà en arrêt cardio-respiratoire. Son corps présentait des marques de violence. Le rapport d'autopsie révèlera que le bébé également a été violé.
Rapidement, le beau-père, Dimitri Laurent, âgé de 30 ans au moment des faits, et la mère, Jocelyne Kébé, alors âgée de 22 ans sont mis en cause. Le premier est accusé de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, de viols incestueux et de violences sur mineur.
La deuxième est poursuivie pour non-assistance à personne en danger et non dénonciation de crime. Le couple et la fillette vivait dans un appartement situé rue Puits du Saumon, à Agen.
Les faits devaient être jugés en mai 2021, avant que le procès ne soit reporté de quelques mois. Quatre ans après les faits, l'horreur du crime dont a été victime la fillette hante encore les esprits.
"Un homme ça s'empêche"
"On est au-delà de la violence. On peut, peut-être quelquefois, assumer, excuser justifier… Mais des violences sur un enfant de dix-huit mois, c'est une violence que personne ne pourra jamais justifier", notait Me Edouard Martial, avocat des parties civiles, citant Albert Camus : "un homme ça s'empêche".
Dimitri Laurent, qui a reconnu les violences, et est resté placé en détention provisoire depuis quatre ans, niait avoir violé l'enfant. "Notre rôle, c'est aussi de ramener de l'humanité dans cette affaire qui est terrible, affirmait de son côte Me Elea Cerdan, avocate de l'accusé.
Je peux tout à fait comprendre la position des gens qui ont ce regard extérieur. Mais quoi qu'on en dise, Monsieur Dimitri Laurent fait partie de la communauté des hommes. Il ne s'agit pas d'excuser. On ne défend pas son crime. On défend un être humain, et ça s'arrête là.
Le père biologique de Joyanae, la famille de Jocelyne Kebé et l'association de protection de l'enfance La Mouette s'étaient portés parties civiles. Dimitri Laurent encourait la réclusion criminelle à perpétuité.