Alors que la production est florissante, les ventes stagnent. La principale coopérative du secteur menace de ne plus accepter les fruits trop acides et exige des critères de qualité irréprochables de la part de tous les producteurs. Certains dénoncent une politique de prix inadaptée.
Les vergers lot-et-garonnais ont produit plus de 50 000 tonnes de prunes en 2016, et à peu près pareil en 2017. Ces deux années exceptionnelles ont gonflé les stocks. Mais les ventes n'ont pas décollé pour autant.
Chaque année, ce sont 32 000 tonnes de pruneaux d'Agen qui sont vendus sur le marché, dont un peu plus de 11 000 T à l'export.
Un volume insuffisant pour assurer un avenir serein à une filière forte de près de 1200 producteurs en Lot-et-Garonne.
La principale coopérative du département exige une qualité irréprochable. Elle a averti qu'elle n'accepterait plus les fruits de qualité gustative trop limite.
"Face à l'élévation de la qualité de nos concurrents, il faut absolument que l'on reste numéro un et que l'on maintienne un différentiel" explique le Président de France Prune, Jean-Luc Jagueneau, qui regrette un "certain laxisme de la part de certains producteurs". "On ne peut pas continuer comme ça, la finalité n'est pas d'entasser la production dans les frigos, c'est de vendre" ajoute t-il.
Ne pas récolter trop tôt, mieux entretenir les vergers ... font partie des exigences nécessaires au maintien de la qualité française, réputée numéro 1 dans le monde.
Mais les producteurs indépendants dénoncent une politique de prix trop élevée au niveau international, qui freinerait les ventes à l'export.
Dans tous les cas, il va falloir trouver de nouveaux marchés, un défi de taille face aux concurrents du Chili et d'Amérique du Nord, dont la production est cinq fois plus importante que la notre.