Rencontre entre Gabriel Attal et les agriculteurs : "on lui a fait comprendre que le pire était à craindre !"

La Coordination rurale 47, a pu rencontrer le Premier ministre Gabriel Attal en marge de l'inauguration du Pont Camélat en Lot et Garonne ce 4 mai. Malgré une rencontre cordiale, la co-présidente de la CR47, Karine Duc, fait le constat d'un blocage au plus haut niveau de l'Etat et laisse planer la menace de nouvelles démonstrations de force pour la fin d'année.

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L'agricultrice lot-et-garonnaise donne le contexte de cette rencontre avec le Premier ministre ce 4 mai. "Il était question de manifester, de le recevoir moins cordialement, mais par respect pour nos élus qui se sont investis dans cette inauguration, nous avons accepté l'idée d'une rencontre", explique Karine Duc, coprésident de la Coordination rurale 47. En début d'année, son syndicat avait activement participé aux mobilisations des agriculteurs, n'hésitant pas à déverser du lisier devant la préfecture et organiser de nombreux blocages. 

Il ressort de cet échange, entre le Premier ministre, la Cordination rurale, la FDSEA et les JA,  que les choses n'ont presque pas évolué depuis la dernière crise agricole. Pour Karine Duc, c'est un "constat d'échec de ce qui n'est pas fait, des sujets majeurs qui ne sont pas abordés". C’est-à-dire : les marges abusives, la concurrence déloyale comme les prix non rémunérateurs. 

"Des paroles"

Les représentants des syndicats agricoles ont été reçus à la préfecture du Lot-et-Garonne et Gabriel Attal a été, semble-t-il, attentif. "Le premier ministre ne dit jamais non. Il semble investi dans ses missions..." concède-t-elle. "Dans ses paroles, il a envie de faire". Pour autant, après tous ces mouvements et ces concertations, elle estime qu'il s'agit encore de "paroles".

Concrètement, dans les actes il n'y a rien, pas d'amélioration dans le quotidien des agriculteurs.

Karine Duc

Co présidente de la Coordinatin rurale 47

Elle souligne les lourdeurs, voire blocages administratifs, à Paris, en régions. "Le cancer est dans ses troupes", dénonce-t-elle. "Au niveau local, ses équipes sur le terrain, il n'y a rien ! Il faut qu'il se fasse respecter dans ses administrations". 

Si les syndicats agricoles ont forcé cette rencontre, c'est qu'ils estiment la situation explosive. Karine Duc rappelle "les marges abusives", et les nombreuses charges sociales, fiscales, énergétiques qui les "empêchent d'être concurrentiels"..

Le feu est dans chaque ferme ! Je ne sais pas comment expliquer, au bout de la cinquantième fois, la situation à ce gouvernement !

Karine Duc

Co Présidente de la coordination rurale 47

Le pire est à craindre

Que va-t-il se passer dans les prochaines semaines ? La militante semble assez pessimiste. Avec ses collègues lors de la réunion, elle en a fait part à Gabriel Attal. "On lui a fait comprendre que le pire était à craindre en fin d'année. Quand chacun d'entre nous aura fini sa saison culturale, on fera le point sur la situation financière qui sera pire que 2023 !"

On ne peut plus attendre. Dans nos fermes, les agriculteurs sont à bout.

Karine Duc

Co Présidente de la coordination rurale 47

La menace de nouvelles démonstrations de force n'est plus très loin. "Ce ne sera plus des manifestations, mais le chaos qui se passera. Ce serait une catastrophe..."

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