Une magistrate de la cour d'appel d'Agen a été placée en garde à vue ce mercredi 3 avril. La justice s'interroge sur ses liens avec des membres présumés du banditisme corse, qui avaient pour charge de rénover sa villa.
L'information a été révélée par le site Médiapart ce mercredi 3 avril. Hélène Gerhards, magistrate de la cour d'appel d'Agen, a été placée en garde à vue ce mercredi 3 avril. Ce placement s'inscrit dans le cadre d'une enquête portant notamment sur ses liens avec un membre présumé du banditisme corse.
Garde à vue
"Je confirme qu'une magistrate a été placée en garde à vue mercredi dans le cadre d'une enquête préliminaire, suivie par le parquet de Nice, ouverte des chefs de recours en bande organisée au service de personnes exerçant un travail dissimulé, blanchiment, trafic d'influence actif et passif", a indiqué Damien Martinelli, procureur de Nice.
Elle est en garde à vue également pour faux en écriture publique par personne dépositaire de l'autorité publique et usage de ces faux ainsi que détournement de fonds publics.
Damien MartinelliProcureur de Nice
Des liens avec une bande criminelle corse
L'enquête a été ouverte depuis le mois de janvier 2021, après une information judiciaire de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille sur la bande criminelle corse du Petit Bar. Selon Médiapart, Hélène Gerhards, ancienne juge d'instruction à Ajaccio, avait gardé ses habitudes et une maison de "haut standing" en Corse du Sud.
Le site d'investigation révèle que lorsque des membres du "Petit Bar", et notamment un dénommé Johann Carta ont été placés sous écoute, ils faisaient référence régulièrement à leur "amie juge" "avec laquelle ils vont manger à l'occasion". Toujours selon le site, ce même Johann Carta, mis en examen et écroué dans plusieurs enquêtes, notamment en décembre 2023 dans une enquête ouverte pour "escroquerie, extorsion de fonds et blanchiment d'argent en bande organisée", "paraît s'occuper de l'organisation des travaux et de la rénovation de la villa corse de cette magistrate", maison désormais vendue.
La justice doit désormais définir la nature exacte des liens ce membre présumé du banditisme insulaire et la magistrate, dont les domiciles agenais et corse ont déjà été perquisitionnés en décembre 2022.