Face à la prolifération inquiétante du nombre de sangliers en zone périurbaine, la préfecture du Lot-et-Garonne a autorisé une opération de battue à proximité d'habitations. Les bêtes s'installent sur les terrains non entretenus.
Il y a beaucoup de terrains vagues abandonnés, remplis de ronces, c'est à cause de ça qu'on est embêté. Les sangliers s'y logent, ils sont tranquilles. Ils restent là la journée et la nuit ils vont faire des dégâts
Un chasseur de la battue
Et quels dégâts !
Les autorités ne comptent plus les plaintes reçues pour jardins ravagés, les habitants effrayés par la bête sauvage les ayant approchés de près, sans compter les inquiétudes liées aux risques d'accidents sur les routes.
"Souvent le soir, la nuit, on les croise dans les rues. Ils se rapprochent des poubelles ou des sources de nourriture et ils creusent les jardins pour se nourrir des racines" explique Bruno Dubos, le maire de Foulayronne, commune de l'agglomération agenaise.
"Ils sont de plus en plus sédentaires. Ils s'installent à un endroit et ils ne bougent plus parce que la nourriture est à portée"
Bruno Dubos - maire de Foulayronne (47)
Nécessité d'entretenir les terrains à l'abandon
L'agglomération d'Agen tente de convaincre les propriétaires terriens de la nécessité d'entretenir leurs propriétés. "C'est une façon de limiter l'habitat de ces animaux" précise l'élu.
Mais tous ne répondent pas à l'appel et le problème s'amplifie.
"Regardez autour de vous toutes ces ronces, c'est un paradis à sanglier" fait observer Marc Boudie, le lieutenant de Louveterie, en charge de l'opération de battue organisée ce 24 mars aux portes d'Agen et décidée par la préfecture.
C'est l'autre façon de lutter contre la présence des sangliers en ville même si "le résultat est assez incertain" concède Bruno Dubos. "Ce n'est pas facile et ça nécessite beaucoup de temps. On arrive à en abattre un à quatre, cinq ou six, ça dépend".
Battue aux portes des villes, une opération délicate
"La difficulté c'est d'opérer en périurbain, tout près des maisons, des routes" souligne Marc Boudie.
"On doit rester calmes et concentrés, bien identifier l'animal" ajoute Alain Cavalié qui lui préside la société de chasse de Saint-Robert. "Ce genre d'opération est très encadrée, on prend des dispositions spéciales et elle ne peut se faire que suite à un arrêté administratif du préfet".
L'an dernier 11 battues ont été organisées dans le secteur. 35 bêtes avaient été abattues.
Voir le reportage de J.Poustis et M.Plouchard :