Layrac, commune de 4 000 habitants près d’Agen, vit un rêve éveillé. Son club de rugby s’apprête à jouer une finale de championnat de France en Fédérale 2. Une fin de saison inespérée pour ce promu.
Dans ce numéro de Rugby Magazine Nouvelle-Aquitaine, le dernier de la saison, Patricia Périn vous emmène dans le de Lot-et-Garonne.
À Layrac à dix kilomètres d’Agen, le stade José Pénétro. La grille de la porte d’entrée n’a pas changé depuis trente ans, à peine est-elle un peu plus rouillée. Ce stade fait partie de mes souvenirs d’enfance, le club de Cancon supporté par toute la famille a souvent livré des joutes tendues pour ne pas dire plus sur cette pelouse. Trente ans plus tard, tout à changer. L’accueil est très chaleureux.
L’esprit de famille, c’est la force de Layrac
Dans le village, les boutiques arborent les couleurs bleues et blanches du club. Il se dégage un parfum de fête. Les joueurs passent de commerces en commerces pour installer les dernières décorations avant le début de l’entrainement. L’ambiance est légère, séance photos pour alimenter les réseaux sociaux le jour de la finale, des sourires, des embrassades, tout le monde est content de se retrouver.
Contrairement à ce qui se dit, ici à Layrac, il n’y a pas d’argent, mais on fait très attention aux valeurs humaines. On aide le joueur, sa femme, parfois même ses enfants. L’esprit de famille, c’est la force de Layrac.
Mathieu de Carli, entraineur de l’AS Layrac.Rugby Magazine Nouvelle-Aquitaine
Layrac, le petit SUA
Cette saison, l’équipe, promue de Fédérale, a su trouver les ressources pour s’imposer au niveau supérieur. L’AS Layrac a terminé premier de sa poule comme Gaillac son adversaire pour la finale. L’effectif est composé de jeunes comme Mathieu Dusquet formé au club. "C'est incroyable ce que nous réussissons à faire cette année, participer à cette finale avec tout l’engouement populaire autour, ce n’est que du bonheur. Vous vous rendez compte, moi, j'ai commencé ici à l’école de rugby et là, je vais jouer une finale sous les couleurs de mon club".
Des jeunes qui ont acquis de l’expérience auprès de joueurs au palmarès parfois impressionnant et notamment d’anciens du SUA comme Opeti Fonua. Le Tongien de trente-sept ans a trouvé ici une famille d’adoption après avoir évolué au plus haut niveau européen aux Leicester Tigers ou London Welsh. En voisins, les anciens du SUA sont admiratifs de ce petit club qui pratique du très beau rugby.
J’habite à côté, je passe souvent à vélo pendant l’entraînement. Il y a vraiment un bon groupe, un staff sérieux qui les fait progresser, dimanche, je serai derrière Layrac parmi les supporters.
Jacques Gratton, ancien international français et ancien joueur du SUA.Rugby Magazine Nouvelle-Aquitaine
Être sérieux sans se prendre au sérieux
Chaque mercredi et vendredi, à l’issue des entrainements, les joueurs, le staff et les bénévoles mangent tous ensemble. Ce soir-là, ce sont deux joueurs qui ont payé les entrecôtes. Toute l’équipe de France 3 partage ce moment de convivialité, en très peu de temps, le groupe nous a intégrés à son effectif. "Même pour la télé, on ne chante pas avant une finale". Nous voilà déçus, mais prévenus. Au fil du repas, quelques vannes fusent, certains reviennent sur leurs engagements… La soirée, comme souvent dans le monde du rugby, finira en musique et en chanson. Je me suis entendue prononcer cette phrase "Allez Layrac ! "
Décidément, ici, à part le portail d’entrée, en trente ans tout a changé !
► Layrac-Gaillac à Fleurance, dans le Gers, dimanche 25 juin à 15 h 00.
Rugby Magazine à Layrac avec également un long format exclusif sur l’Agenais Abdelatif Benazzi sur sa terre natale au Maroc, samedi 24 juin à 12 h 05 sur France 3 Nouvelle-Aquitaine et dès à présent sur la plateforme France•tv