En première instance en novembre dernier, Thierry Tilly avait écopé d’une peine de huit ans. Cette fois-ci, celui que les médias avaient surnommé le « gourou » comparaissait seul, sans Jacques Gonzalez qui n’a pas souhaité faire appel.
"Une entreprise de vampirisation financière et morale"
Thierry Tilly, qui a ruiné une famille de notables du Sud-Ouest sous son emprise pendant des années, a été condamné mardi par la cour d'appel de Bordeaux à dix ans de prison, la peine maximale. La cour a suivi les réquisitions du ministère public, qui avait demandé dix ans, soit deux de plus que lors de sa condamnation en première instance. Elle a par ailleurs confirmé sa condamnation à cinq ans de privation des droits civiques et civils.Dans ses réquisitions, l'avocat général Pierre Bellet avait décrit la palette de techniques manipulatoires dont il a usé, entre 1999 et 2009, pour mettre "en état d'embrigadement" psychique ses victimes, les de Védrines, riche famille du Sud-Ouest, disposant notamment d'un château à Monflanquin (Lot-et-Garonne) où ils ont vécu reclus pendant des années.
Tilly avait d'abord séduit ses interlocuteurs avant de les convaincre qu'ils étaient visés par un complot et de les délester progressivement de leurs biens, pour un montant estimé à 4,5 millions d'euros.
Après la lecture de l'arrêt, l'avocat de Thierry Tilly, Me Alexandre Novion, a indiqué que son client n'excluait pas de se pourvoir en
cassation.
Me Daniel Picotin, avocat de plusieurs membres de la famille de Védrines, s'est quant à lui félicité de cet arrêt qui reconnaît pleinement la "notion d'emprise mentale", alors qu'il prône une meilleure prise en compte juridique de la manipulation mentale.