Marion Wagon avait 10 ans quand elle a disparue sur le chemin de l'école. C'était en 1996 à Agen.
Retour sur une affaire qui a marqué la France entière.

On se souvient surtout de ses grands yeux bleus, ses cheveux blonds sur les affichettes placardées aux cabines des péages, sur les comptoirs des boulangeries. Marion, c'était une peu la petite voisine, dont on connaissait le visage par coeur et dont on attendait vivement des nouvelles...
Elle était la dernière d'une fratrie de trois enfants. Tous les midis, elle déjeune en famille. Ce 14 novembre 1996, alors qu'elle vient de quitter la cour de récréation de son école, un seul temoin  la voit dévaler la rue Barsalou-Fromenty. Le domicile familial n'est situé qu'à une centaine de mètres, elle n'y arrivera jamais. Car c'est là qu'on perd sa trace. 

Aujourd'hui

La cellule "Marion" créée par les gendarmes au moment de sa disparition est toujours active. Deux gendarmes au sein de la section de recherches d'Agen (commandée par le Lieutenant Colonel Pierre-Etienne Chapotart) sont dédiés à cette affaire suivie par le Juge d'instruction Mme Tronche."On effectue des vérifications quasi quotidienne, nous indique l'Adjudant Chef Guillaume HENRY, sur des affaires de pédophilie, moeurs, agressions sexuelles". Ces deux gendarmes ont toujours en tête cette période et ces lieux, quand ils retracent des parcours concernant des personnes  impliquées dans ce type d'affaires...

Les recherches

A 13 heures, l'alerte est donnée et la Police lance les premières recherches. « La tradition, à l'époque, en matière de disparition d'enfant, consistait à privilégier la fugue. Dans cette affaire, je crois que l'on a perdu du temps », constate Me Catala, l'avocat toulousain de la famille. Marion étant une enfant équilibrée et une écolière travailleuse avec de bonnes relations avec ses parents : on écarte rapidement l'idée de la fugue.
Policiers et gendarmes retournent le quartier, ratissent les berges de la Garonne et du canal, fouillent les hameaux, les fermes isolées, les grottes. Sans ramener le moindre début de piste. Alors, l'enquête s'oriente vers le premier cercle. Le téléphone des Wagon est placé sur écoute. Car dans un premier temps l'enquête se concentre sur la famille.
L'enquête s'installe dans la durée : deux juges instruisent le dossier et trois services sont en action (SRPJ, gendarmerie et commissariat).

Une dimension médiatique

A cette époque , il n'existe pas d'alerte pour les disparitions d'enfants. La famille aidée par l'association La Mouette (défense et protection de l’enfant, aide et soutient aux familles des victimes,lutte contre la cyber-criminalité) tente le tout pour le tout médiatique. On voit alors le visage de Marion partout : plateaux télé, une des magazine,... La mobilisation est générale. Tous les renseignements récoltés sont passés au peigne fin même les plus farfelus...

Pourtant, un homme (président d'un club de radio amateurs en Dordogne) indique aux policiers du SRPJ, un peu avant la fin de l'année,  avoir échangé vers la mi-novembre avec un membre de son groupe en route pour Agen. Cet individu, qui se rendait en Lot-et-Garonne avec une connaissance, vient d'être interpellé pour des faits d'agressions sexuelles sur deux fillettes. « L'étude de son emploi du temps montre que le 14 novembre, il n'est pas allé où il a coutume de se rendre. On ne l'a pas vu par exemple dans le PMU où il jouait son tiercé... », rapporte Hervé Guillo, l'ancien chef de l'antenne PJ d'Agen. Le quinquagénaire est en détention provisoire à Brive. L'alibi qu'il donne lors des premiers interrogatoires ne convainc pas. Au printemps suivant, une fouille des carrières de Carlux (24), où l'homme se livrait à des attouchements sur ses victimes, est organisée sur fond de surmédiatisation et d'agacements des magistrats...

Pourtant cette piste sera abandonnée, un peu plus tard, par la section de recherche d'Agen qui vient alors de créer la "cellule Marion". Ils multiplient les auditions, les fouilles et suivent différentes pistes. Les juges en ouvrent d'autres. Même des plus ésotériques comme cette idée de soumettre la mère de Marion à une séance d'hypnose, persuadés que des détails sont restés enfouis dans son subconscient. Son avocat s'y était opposé...

Depuis le dixième anniversaire de la disparitions de Marion, sa famille a pris un peu de recul, s'est retiré des médias meme si les enquêteurs ont souvent le père de Marion au bout du fil... Car après 16 ans, l'enquête se poursuit.
Marion Wagon, le petit ange blond des affichettes des boulangeries, aurait été « aperçue » dans 89 pays.
Elle aurait 26 ans aujourd'hui
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