Une habitante de Venelles, près d'Aix-en-Provence, continue de chercher sa chienne Samba, plus de deux mois après sa disparition dans la forêt. Victime d'un vol ou d'une simple disparition, son histoire suscite un élan de soutien via les réseaux sociaux.
"Je me suis retrouvée très entourée par des gens que je ne connaissais pas du tout avant". Pour Marie-Hélène Paul, "avant", signifie avant la disparition de sa chienne, Samba, un berger américain de trois ans, qui s'est évaporée il y a "deux mois et une semaine", précise-t-elle. Depuis le 14 septembre dernier, chaque jour compte pour cette septuagénaire de Venelles (Bouches-du-Rhône). Ce soir-là, vers 20h, l'éducateur auquel elle l'avait confié l'appelle pour lui annoncer qu’il a perdu l'animal en forêt, au cours d'une séance d'instruction canine. Depuis, Samba reste introuvable et sa propriétaire inconsolable.
Marie-Hélène a pourtant immédiatement utilisé les plateformes telles que Pet alert pour signaler la disparition de sa chienne et diffusé l’information sur son réseau social. "Au début, j'étalais ma tristesse au grand jour sur Facebook", raconte cette professeure des écoles en retraite, qui se lance parallèlement dans des recherches de terrain. Elle passe la colline, la forêt et les rues alentour au peigne fin.
Une histoire de rencontres
La septuagénaire et son compagnon sont tout d'abord rejoints par le groupe d'amis de Venelles, une vingtaine de propriétaires de chiens qu'ils fréquentent depuis trois ans et avec lequel ils ont pour habitude de faire des promenades et "apéros" en forêt." Les premiers jours, on a fait ensemble des battues avec les chiens, on les faisait aboyer, pour que Samba puisse reconnaître les voix de ses copains", dit-elle en souriant tristement. Tout le monde, dans le village, est alors sur le qui-vive.
Une autre jeune femme qui vit sur la commune voisine, à Éguilles, s'émeut de la détresse de Marie-Hélène sur les réseaux, relaye tous azimuts son avis de recherche. "Au début, elle m'accompagnait dans la colline pour tenter de retrouver mon chien et on est devenue amie, on se voit depuis". Deux semaines après son premier post désespéré, c'est au tour de Marine de lui proposer de l'aide pour créer le groupe Facebook "Retrouvons Samba".
"Samba est le portrait craché de mon chien et l'histoire de Marie-Hélène m'a beaucoup touchée", confirme cette jeune mère de famille, "c’était l'animal qu'elle avait rêvé d'avoir toute sa vie". La trentenaire, habitante de l'Hérault, participe d'abord aux recherches à distance en ratissant internet, sur la piste de la jeune chienne de race, peut-être volée ou mise en vente, puis elle lance un groupe de discussion. À ce jour, près de 170 personnes de la région et de toute la France y participent, envoient des signalements ou des messages de soutien. Autant de réconfort pour Marie-Hélène pour laquelle "cette incroyable solidarité redonne foi en l'humanité". La voix tremblante d'émotion, elle se montre déterminée : "Ça m'a aidé jusque-là et personne n'a abandonné, alors, je n'arrête pas, je ne lâche pas".
Une race très convoitée
"Mignone et douce", selon sa propriétaire, Samba est un berger australien miniature, une race créée par croisement il y a une vingtaine d’années aux États-Unis, très recherchée aujourd'hui pour ses qualités et son caractère docile. C'est "un chien de famille" confirme Marine, dont le prix peut s'élever à 2000 euros à l'achat. Marie-Hélène a eu beaucoup de mal à la trouver. "Juste après la covid, j'ai quitté mon appartement pour une maison et j'ai réalisé un rêve de vieux de 50 ans : avoir un chien. Et je voulais un berger américain, très demandé et très difficile à trouver." Jusqu'au coup de cœur pour Samba, chez une éleveuse de Bourg-en-Bresse.
Elle n'a pas voulu porter plainte contre l'éducateur qui lui a perdu sa chienne, "ça ne me la ramènera pas", et préfère consacrer son temps à la chercher, consultant matin et soir, les sites de revente d'animaux, et toutes les heures le groupe Facebook. À chaque signalement, elle part mener son enquête sur place. Et garde espoir de retrouver son amour de chienne, pucée et stérilisée, en vie. Marie-Hélène propose même une récompense sur l'avis de recherche que relaient ses nombreux soutiens. "Si on la retrouve, on s'est dit qu’on ferait un barbecue pour tous se rencontrer, ce serait une belle fin à l’histoire", conclut Marine avec optimisme.