"C'était horrible à entendre" : des chiens de chasse dévorent son petit compagnon à quatre pattes lors d'une balade en forêt

Le corps éventré, les pattes d'un côté, la tête de l'autre, leur chien a été dévoré lors d'une promenade à la Sainte-Victoire, près d'Aix-en-Provence. Les propriétaires de Peanut ont un chagrin immense et ont décidé de porter plainte, ce jeudi 7 novembre. Ils accusent les chasseurs de n'avoir pas su contrôler leur meute de chiens.

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Vendredi 1ᵉʳ novembre, Peanut, un chien, croisé Jack Russell et Chihuahua, perd la vie dans la montagne Sainte-Victoire, à quelques kilomètres d'Aix-en-Provence. Son corps est retrouvé dans la journée, après de longues heures de recherches, "déchiqueté". La queue découpée, le corps éventré. Ses maîtres ont porté plainte contre X, ce jeudi 7 novembre. Ils accusent les chasseurs de ne pas avoir su contrôler leur meute de chiens, à l'origine de la mort du canidé.

Une balade en forêt et tout d'un coup "un cri"

Comme à son habitude, Alda Mancusco, promène ses deux chiens à la Sainte-Victoire. Il y a Peanut, 4 ans, un Jack Russell croisé Chihuahua de petite taille, un chien trouvé dans un carton en Italie qu'elle a recueilli avec son mari, et Lily, un Bauceron. Ce vendredi 1ᵉʳ novembre, jour férié et ensoleillé, les promeneurs sont nombreux. Enfants et familles sillonnent les hauteurs de la montagne.

Alda perd la trace un instant de son chien Peanut, qui a préféré découvrir alentours plutôt que de rester dans le chemin tracé. D'un coup, elle entend un cri. Puis d'autres. Des hurlements bruyants qui la font réagir. "C'était horrible à entendre. Je me suis direct dit que c'était fini", nous confie sa propriétaire. Les autres aboiements, selon elle, proviennent d'une meute de chiens. Elle suspecte les canidés d'appartenir aux chasseurs du coin.

La scène était d'une violence.

Alda, maîtresse de Peanut

à France 3 Provence-Alpes.

Ce n'est que plus tard, dans l'après-midi, qu'Alda et sa famille retrouve le corps de son chien, inanimé. "Quand j'arrive, je vois le morceau de sa queue blanche découpé. Des poils et du sang partout. Son corps est allongé, il ne reste plus rien. Seulement sa colonne vertébrale."

La femme de 49 ans qui avait l'habitude de se promener dans les environs avec ses deux canidés, a du mal à retenir son émotion lorsqu'elle doit revenir sur les souvenirs de cette macabre découverte. Elle met d'ailleurs quelques instants à reprendre ses esprits. "J'ai hurlé en le découvrant. J'ai hurlé comme je n'ai jamais hurlé."

Déconcertée, Alda décide de revenir le lendemain récupérer le corps. Introuvable ni le lendemain, ni les jours d'après. "Il a sûrement dû être enlevé par d'autres animaux. Il y a des meutes de loups dans le coin", explique-t-elle. Ça a été dur aussi de ne pas le retrouver."

La meute et ses instincts de prédation

Le chien était là, au mauvais endroit, au mauvais moment.

Florian Agostini, éducteur et comportementaliste canin

à France 3 Provence-Alpes.

Pour Florian Agostini, éducateur et comportementaliste canin à Marseille, les chiens appartenant à cette meute ont "eu un instinct de prédation". "Ce sont leur plaisir de chasser. C'est un comportement normal. Ils pistent, fixent leur proie, poursuivent, attrapent et mettent à mort. Mais ça aurait pu également être un écureuil, un cheval ou même un joggeur, explique-t-il. À l'arrivée de la meute, le chien a d'ailleurs dû fuir. Il s'est mis en mode proie, ce qui a dû renforcer leur excitation."

Il soutient toutefois que si cette chasse n'est pas parfaitement encadrée, "on peut arriver à des accidents et à des drames".

Une zone protégée, interdite à la chasse

Selon la maîtresse de Peanut, ce sont les chasseurs qui sont à l'origine de l'accident mortel. Ce vendredi 1ᵉʳ novembre, alors qu'elle recherche son chien, Alda rencontre une promeneuse. "Elle m'a dit qu'elle avait vu des chasseurs avec leurs deux chiens descendre du parking." Elle précise qu'une douille de balle est aussi retrouvée à proximité de la carcasse.

Avec un fusil, les chasseurs peuvent tirer sur n'importe qui.

Alda, maîtresse de Peanut

à France 3 Provence-Alpes.

Le chemin sur lequel elle se promenait est une zone protégée, interdite à la chasse. Des poteaux plantés le long de la promenade en avertissent les passants. "Ils sont venus faire du braconnage", soupçonne-t-elle, voix tremblante, avec colère. Alda souligne également sa peur. "J'aurais pu me faire attaquer moi aussi. Je ne me rendais pas compte, je me sentais en sécurité."

Ce jeudi 7 novembre, elle a décidé de porter plainte contre X avec son mari. "La policière nous a dit que les chasseurs avaient parfois la priorité sur les promeneurs, ajoute celle qui habite à proximité de la montagne de la Victoire. Aujourd'hui, je n'ose même plus y retourner, j'ai trop peur."

Une pétition pour "demander justice"

Ce jeudi, le couple originaire de la Moselle a par ailleurs décidé de lancer une pétition en ligne pour "demander justice" pour Peanut, en interpellant la préfecture de Marseille. Ils demandent la mise en place de plusieurs mesures immédiates : "une interdiction stricte de la chasse dans cette zone protégée avec des contrôles renforcés, des sanctions sévères pour les chasseurs violents les règlements de ces zones et des mesures de sécurité accrue pour garantir la tranquillité des promeneurs et préserver la faune locale."

Une pétition qui suscite de l'engouement. Un jour et demi après son lancement, elle a déjà recueilli plus de 10 000 signatures.

Contactée par la rédaction, la Fédération départementale des chasseurs des Bouches-du-Rhône n'a pas répondu à notre demande.

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