Un mois après la mort d'Altesse de la Serre, jument de compétition abattue par un chasseur dans son pré, la fédération de chasse locale a décidé contre toute attente de se constituer partie civile et de porter plainte contre les chasseurs mis en cause.
L'affaire a fait grand bruit ces dernières semaines, bien au-delà des frontières de la Bourgogne. Le 6 novembre 2024, Altesse de la Serre, une jument de compétition, est abattue par un chasseur dans son pré, à Isenay dans la Nièvre, engendrant un flot de réactions indignées sur les réseaux mettant en cause les chasseurs.
Un mois plus tard il y a du nouveau : la fédération de chasse de la Nièvre, mise en cause dans l'affaire, a décidé de porter plainte et de se constituer partie civile contre le chasseur qui a abattu la jument, et ses partenaires de chasse.
Une plainte déposée ce mardi
"Le bureau de la fédération de chasse de la Nièvre a décidé de porter plainte et de se constituter partie civile contre les chasseurs mis en cause", détaille son directeur Florent Ortu, confirmant nos informations.
Nous voulons que justice soit faite.
Florent OrtuPrésident de la fédération de chasse de la Nièvre
Après avoir refusé de prendre position au début de l'affaire, la fédération n'a pas pu faire autrement. Pour le président des chasseurs de la Nièvre,"désormais il y a des éléments probants, que je ne peux pas vous divulguer, car une enquête est en cours. Mais nous voulons que justice soit faite", déclare Florent Ortu.
"Maintenant, ils retournent leur veste"
Pour Diane de Charmasse, éleveuse de chevaux et conseillère en ergonomie équestre qui s'occupait de la jument, c'est un comble. "Ça me fait doucement rire. Un jour ils disent qu'ils ne nous soutiennent pas si on n’a pas de preuves, et le lendemain quand ils voient que leur image sera dégradée, ils se rangent de notre côté."
La fédération de chasse de la Nièvre nous trouvait toutes les excuses possibles
Diane de CharmasseEleveuse du cheval
"La fédération de chasse de la Nièvre nous trouvait toutes les excuses possibles, maintenant ils retournent leur veste, mais aujourd'hui, la colère prime toujours", affirme l'éleveuse.
"J'espère qu'il y aura de lourdes condamnations"
Altesse de la Serre était valorisée à près de 30 000 euros. Elle avait 8 ans d'entraînement derrière elle. Diane de Charmasse et le propriétaire du pré ont porté plainte au début de l'affaire, tout comme Jean-Marie Bazire, le propriétaire et cavalier de la jument.
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Mais pour Diane de Charmasse, la rancœur va plus loin. "J'espère qu'il y aura de lourdes condamnations pour qu'ils servent d'exemple. Je n'irais pas jusqu'à de la prison, mais en plus du retrait du permis de chasse, s'ils prennent une amende très salée, ça les empêchera de recommencer."
Une enquête est déjà en cours, ouverte par le parquet de Nevers depuis le 6 novembre. Dans cet article, on vous explique ce que risquent légalement les chasseurs en cas de tirs dans des propriétés privées.