Les parents du couple abattu en décembre dans le Lot-et-Garonne sous les yeux de ses enfants ont dénoncé, dans une lettre à François Hollande, des institutions qui n'ont pas "fait convenablement leur devoir" de les protéger d'un individu connu comme dangereux.
Dans la lettre ouverte adressée également au Premier ministre, aux ministres de l'Intérieur, de la Justice, au Parlement et au procureur d'Agen, les parents disent leur "immense douleur" et leur "très grande colère" après un drame "qui aurait pu être évité".
Le 3 décembre, un couple de 42 ans avait été froidement abattu par balles sous les yeux de ses enfants de 5 et 10 ans à Foulayronnes, près d'Agen, par un homme de 60 ans, ancien ouvrier de l'entreprise de bâtiment dirigée par Eric Simon, une des victimes.
Le sexagénaire, qui vouait depuis des années une rancœur tenace à l'égard de son ex-employeur, l'avait menacé à plusieurs reprises. En avril, il avait été reconnu coupable de "harcèlement moral", et condamné à une peine de prison avec sursis et une "mesure d'éloignement", à la suite d'une plainte d'Eric Simon.
Le meurtrier présumé s'est suicidé
"A part quelques mesures destinées à éloigner le criminel, on n'a rien fait pour empêcher cet homme, notoirement connu comme déséquilibré, de mener jusqu'au bout son dessein d'anéantir Eric Simon, qu'il jugeait responsable de sa déchéance", écrivent les parents.
"Il a pu ainsi assouvir sa vengeance meurtrière", poursuivent-ils, disant ne "pas comprendre qu'on ait laissé à cet homme la possibilité de se suicider dans sa cellule pour ne pas affronter sa culpabilité" à un procès.
Après 24 heures de cavale, le meurtrier avait été interpellé, sur un parking de supermarché, mis en examen, mais s'était pendu dans sa cellule le jour suivant.
"Nous répétons que la Justice de ce pays n'a pas protégé nos enfants contre ce criminel", martèlent les parents, qui disent écrire pour que "de telles horreurs ne puissent plus se reproduire".
Les parents précisent que leur lettre "n'a pas pour but de mettre en cause le gouvernement" et refusent d'avance "une quelconque récupération politicienne par tel ou tel parti".